A Monsieur le Ministre de la Justice et des Libertés: Une enquête - Interventions policières - Faculté de Médecine de Rabat

Monsieur le Ministre de la Justice et des Libertés,

Jeudi 22 octobre 2015 dans la matinée, les forces de l'ordre entraient dans l'enceinte de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat pour violenter et appréhender des étudiants qui organisaient une manifestation pacifique (un sit-in), entrant dans le cadre de leur boycott de la rentrée universitaire.

Les images largement diffusées dans les réseaux sociaux permettent d'établir sans le moindre doute que:

1/Les manifestants n'étaient pas armés
2/Leur attitude était non-violente
3/Ils n'ont opposé aucune résistance violente à l'égard des forces de l'ordres
4/Les actions se sont déroulées dans le jardin (en plein air) de la Faculté, ce qui ne permet pas d'affirmer que les manifestants perturbaient le déroulement des cours.

D'autres images montrent le Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie alerter les étudiants de l'imminence de l'intervention des forces de l'ordre sans qu'il puisse donner de réponse aux motivations de cette intervention.

Le Chef du gouvernement affirme quant à lui avoir été mis au fait de cette intervention, alors que vous même déclinez toute responsabilité du gouvernement dans ce scandale digne des années de plombs.

Permettez-moi de vous rappeler que notre Constitution dans son article 29 et les accords que le Maroc s'est engagé à respecter en termes de Droits Humains consacrent le Droit à la manifestation pacifique, au rassemblement et à la grève. Les articles 21 et 22 garantissent la sécurité des personnes et le respect de leur intégrité physique et morale (aucune réserve n'est émise à ce propos quant aux étudiants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat).

Enfin, c'est en vertu de l'article 15 de notre Constitution que je me permets de diffuser cette pétition afin que vous diligentiez une enquête rigoureuse et indépendante qui fasse toute la lumière sur cette affaire et établisse les responsabilités des uns et des autres. Il n'est, en effet, plus normal au Maroc de 2015 que des faits semblables passent sous silence et mettent en danger le processus de démocratisation de notre pays.

Respectueusement.