Mettez à jour vos Paramètres de Cookies pour utiliser cette fonctionnalité.
Cliquez sur 'Tout autoriser' ou activez uniquement les 'Cookies pour une publicité ciblée '
En continuant, vous acceptez notre Politique de confidentialité qui détaille comment vos données sont utilisées et sécurisées.
J'ai compris
Nous utilisons des cookies pour analyser l'utilisation de ce site par les visiteurs et vous offrir la meilleure navigation possible. Consultez ici notre politique de Cookies.
OK
Députés Européens: Changez de responsables de la Commission Européenne et de Président de la BCE

Députés Européens: Changez de responsables de la Commission Européenne et de Président de la BCE

1 personnes ont signé. Allons jusqu'à
50 soutiens

Clore

Finaliser votre signature

,
Pour vous désinscrire ou modifier vos données à tout instant, écrivez à unsubscribe@avaaz.org, ou utilisez le lien disponible dans chaque e-mail. Avaaz protégera vos informations personnelles et ne partage jamais les données avec des tiers.
Cette pétition a été lancée par Dupre D. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Dupre D.
a lancé une pétition à destination de
Députés Européens

La politique actuelle va entrainer une crise pire que 1929, jeter dans la pauvreté les classes moyennes et liquider les dernières libertés.

Il n'y a pas le bien chez les uns, le mal chez les autres. Le changement et les efforts concerneront chacun d'entre nous. Mais un préalable à une société plus harmonieuse est aujourd'hui de changer de cap, ce que certains capitaines ne veulent pas.

Les mots de Zola, publiés en 1898, nous poussent à écrire aujourd’hui…"J'accuse les responsables européens"

Monsieur les députés européens,

Me permettez-vous de vous dire que vos étoiles sont menacées de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?[1]

La Troïka (Commission Européenne - Banque Centrale Européenne - Fonds Monétaire International) vient de faire supprimer l'accès aux soins pour 3 millions de grecs. Et c’est fini, l'Europe a sur la joue la souillure de la Grèce, l’histoire écrira que c’est sous vos mandats qu’un tel crime social a pu être commis.

Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car je ne veux pas être complice.

Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l’ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n’est à vous, nos députés européens que nous avons élus ?

La vérité d’abord sur la pratique de la Troïka en Grèce, laboratoire de ce qui va être fait à tous les pays d'Europe.

Deux personnages néfastes ont tout mené, ont tout fait, c’est Angela Merkel et Mario Draghi.

Il y a bien Christine Lagarde, dont l’intelligence est au service du fort ; il y a bien les chefs de l’état-major de l'Europe, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, dont les consciences ont pu s’accommoder de beaucoup de choses et François Hollande, qui accompagne la vague sans oser résister.

Ah ! cette première affaire, elle est un cauchemar, pour qui la connaît dans ses détails vrais !

La France et l'Allemagne ont poussé à l'endettement de la Grèce. Trahison dès le traité de 2005 qui inclut dans son article I-41, 3 l'obligation d'améliorer progressivement les capacités militaires. En Grèce, c'est un budget disproportionné de 5% du PIB, héritier de la Grèce des colonels et de la frontière avec les Turcs. Que d'affaires juteuses pour nos vendeurs d'armes, que de commissions occultes : une part du gâteau de la corruption mondiale de 1000 milliards d'euros par an. Compromission quand les entreprises européennes se sont régalées des Jeux Olympiques à Athènes où les factures des travaux ont souvent triplé sans raison. Tout cet argent pour les corrompus grecs, français et allemands dort tranquillement dans les coffres en Suisse ou ailleurs. Aucune enquête n'aboutira si tant est qu'elle soit un jour lancée.

Le pillage des Etats, était jusqu'ici de tradition africaine comme au Nigéria ou sud américaine comme en Equateur. Prenez un état qui détient d'importantes richesses minières. Faites venir des entreprises étrangères qui les pillent en arrosant les élites locales corrompues. Profits privés, charges publiques pour fournir gracieusement les infrastructures. Attendez quelques années que l'état s'endette pendant que les élites locales remplissent leurs coffres dans les paradis fiscaux. C'est prêt : la faillite permet, à bon compte, le transfert aux prédateurs et des biens publics et des biens de la classe moyenne appauvrie.

La tragédie en trois actes est maintenant grecque.

Premier acte : En Grèce, pas de richesse minière, il fallut inventer autre chose. C'est l'euro avec la solidarité supposée des pays "riches" d'Europe qui fut le leurre permettant l'endettement. Alors, corrompus et corrupteurs se sont enrichis en développant des projets d'armements et d'infrastructures sans commune mesure avec les possibilités de remboursement d'un pays très faiblement industriel. Avec la bénédiction de l'Europe qui n’a vu que le bon côté de ces marchés pour les entreprises et qui a fermé les yeux sur l'endettement du pays ne vérifiant même pas les données économiques fournies par la Grèce à l'Europe.

Deuxième acte : Goldman Sachs, une trahison vulgaire, qui était aussi la plus impudente des escroqueries. Au début, il n’y a donc, de leur part, que de l’incurie et de l’inintelligence. Ils ont laissé faire la sottise. Goldman a parié sur la Grèce au tapis. Goldman a fait un croche- pied au moment de faiblesse. Or Mario Draghi a été, de 2002 à 2005, vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs. Pourtant il a affirmé avec aplomb n’avoir été au courant de rien quand on lui a offert la direction de la BCE. Pour quelles compétences ou quels services rendus ?

Troisième acte : Voici la Grèce en faillite. Un traître a ouvert la frontière à l’ennemi en cautionnant le remboursement de la dette sans création monétaire pour le faire. Cet homme, Geórgios Andréas Papandréou, donne toujours aujourd'hui des leçons grassement payées à l'Université d'Harvard. La nation est frappée de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses qui indignent l’Histoire ; et naturellement la nation s’incline. On a alors saigné à blanc le pays, on a bradé les biens communs. Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso ont permis aux chinois de s’approprier des structures stratégiques pour la Grèce et continuent de faire ainsi dans les autres pays affaiblis d’Europe. Trahison à l'heure même où les américains ont soin de faire le contraire : ils bloquent les investissements étrangers sous prétexte de raison d'état et font tourner la planche à billets pour éviter de céder le pays aux créanciers. Nos oligarques de la Troïka, eux, vont trahir nos frères grecs. Non pas les corrompus grecs enrichis, amis qu'ils fréquentent depuis si longtemps à l’occasion de leurs vacances, mais les plus pauvres. Puisqu'ils ne produisent plus rien, que les entreprises ferment, ils ne doivent rien consommer et il faut même leur arracher les quelques biens qui séparent la pauvreté de la misère.

Mario Draghi, inconscient ou malhonnête, s’applique toujours aujourd'hui à faire des cadeaux par milliards aux banques dont les valeurs boursières flambent. En laissant tomber quelques miettes pour l'état grec: juste assez pour qu'il puisse continuer à être pillé sans risquer l'insurrection.

Tous ces hauts responsables ont non seulement trahi mais de plus ils agitent le danger des extrêmes pour mieux continuer le pillage. Car en ont-ils seulement peur ? Ne songent-ils pas plutôt à s’en servir ou à les servir pour conserver demain leurs positions dominantes ?

Ils ont été trop loin. TROIS MILLIONS de grecs viennent d’être privés de toute assurance maladie : parmi eux, combien sont ainsi condamnés à mort ?

La tragédie devrait inspirer, selon Aristote, crainte et pitié. Tragédie veut originellement dire « chant du bouc » : ici et maintenant, celui des boucs émissaires grecs que l'Europe sacrifie.

'C' est d’autant plus odieux et cynique qu’ils mentent impunément sans qu’on puisse les en convaincre. Ils ferment les bouches en troublant les cœurs, en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique.

Au fond, c’est toujours l’état-major de l'Europe qui se défend, qui ne veut pas avouer son crime, dont l’abomination grandit d’heure en heure.

On nous parle de l’honneur de l'Europe, on veut que nous l’aimions, la respections.

Telle est donc la simple vérité, messieurs les députés, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n’avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n’en avez pas moins un devoir d’homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l’on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.

Mais cette lettre est longue, messieurs les députés, et il est temps de conclure.

J’accuse Angela Merkel d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis cinq ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J’accuse Mario Draghi d’avoir servi, à tout prix, les intérêts des banques et des créanciers.

J’accuse José Manuel Barroso et Herman van Rompuy d'avoir organisé la grande braderie des biens communs des pays en difficulté.

J’accuse Christine Lagarde d'avoir cautionné l'étranglement de la Grèce.

J'accuse François Hollande de non-assistance à peuple en danger, en toute inconscience, en renonçant à réglementer efficacement les banques, en ne mettant pas la création monétaire au service des intérêts des peuples, en refusant d'affirmer l'intérêt national et d'appliquer des mesures drastiques à la Roosevelt.

J’accuse la grande majorité des économistes et financiers, chiens de garde, d’avoir mené dans la presse une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute.

En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose.

Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice.

Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité des plus pauvres européens qui ont tant souffert et qui ont droit au bonheur.

[1]en gras sont des phrases de l'article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus. Il est publié dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898.




Publiée (Mis à jour )