Étudiant(e)s de l'Université de Montréal: QUAND LA FAECUM NOUS MENT !
Quand la FAÉCUM nous ment !
La scène se passe en Conseil Central de la FAÉCUM (organe législatif de la Fédération regroupant toutes les associations membres) dans la soirée du 4 Décembre 2013. Mais pour raconter la scène, il faut remonter quelques semaines en arrière.
Lors du Conseil Central précédant, le secrétaire général, Monsieur Tiago Silva, annonçait que le recteur Guy Breton se représentait pour un autre mandat de cinq ans. Guy Breton : L’homme qui considère l’université comme une marchandise; l’homme adepte de la répression policière sur le campus et qui pense (sûrement) qu’un-e bon-ne étudiant-e en grève est un-e étudiant-e matraqué-e; l’homme à la folie des grandeurs, voulant des pavillons universitaires aux quatre coins de Montréal, aux quatre coins du Québec et peut-être plus tard aux quatre coins du monde. Un homme bourré de qualités, finalement remercié par les étudiant-es le 10 octobre 2012, par un mandat réclamant sa démission et ce, sans prime de départ. Mandat voté et confié à la FAÉCUM en Congrès extraordinaire.
En connaissance de cause, à l’annonce de sa probable re-nomination les délégué(e)s de la fédération ont eu froid dans le dos. Heureusement, notre secrétaire général est venu rassurer tout le monde : la FAÉCUM s’est dotée d’un mandat clair et elle fera tout son possible pour empêcher cette nomination. Un plan d’action serait d’ailleurs présenté en ce sens au prochain « Conseil des affaires sociopolitiques ».
Fidèle à sa bonne foi, le bureau exécutif proposa donc son fameux plan d’action quelques semaines plus tard. L’objectif, de ce dernier étant simple, précis et redoutable: Le processus de nomination du recteur est régi par la charte de l’Université de Montréal : une loi provinciale. Cette charte est extrêmement datée. En faisant pression sur l’Assemblée législative, on peut changer la charte et, de facto, changer le processus de nomination du recteur. En résumé : on change la charte = on change le processus de nomination du recteur = on change de recteur. Ce plan étant, d’autant plus parfait qu’il a le soutien de tous les syndicats de l’UdeM.
Mais voilà que certaines personnes, certaines associations, commencent à se questionner : comment le BE compte-t-il faire pour trouver la majorité nécessaire dans un parlement composé d’une majorité de députés en accord avec l’attitude de Guy Breton pendant la grève et d’accord avec son idéologie ? Comment obtenir cette modification avant le 4 juillet 2014 : date d’adoubement de Guy Breton ? Comment s’assurer qu’entre temps de nouvelles élections n’auront pas reconduit encore plus de députés d’accord avec lui ? Enfin, considérant que le processus de nomination est déjà lancé, comment s’assurer que la nouvelle charte soit rétroactive et concerne effectivement Guy Breton ?
C’est ainsi que nous nous retrouvons en ce soir du 4 décembre 2013. Fortes de ce questionnement, certaines associations décident de présenter leur propre plan d’action. Jugeant que changer la charte, c’est bien, mais que respecter ses mandats, c’est mieux. Or le mandat de la FAÉCUM est pour la démission de Guy Breton. Pour cela il faut faire pression. Faire le maximum pour que le choix qui se fasse en juillet soit : Guy Breton et le chaos ou un autre recteur et la paix sociale.
Le problème, c’est qu’il n’est pas dans les habitudes du BE d’accepter des plans d’action venant de la base. Ainsi, le BE y va de ses proclamations alarmistes : si nous faisons pression sur l’administration, les syndicats vont nous lâcher, les services aux étudiants seront détruits (plus de garderie, plus de bourses, plus de cafétéria, plus de carabins, plus de CEPSUM etc…) ; autrement dit, les pôles vont s’inverser, la terre s’arrêtera de tourner et plus rien ne pourra être fait au sein de la fédération. C’est alors que les esprits s’échauffent. C’est alors que le secrétaire général, sûrement paniqué, va s’inventer tout bonnement et simplement, un mandat. Car les associations sont en train de prouver que le plan d’action de la FAÉCUM ne répond pas au mandat de démission de Guy Breton. Ce plan d’action répond à un mandat qui serait celui de modifier la charte de l’université. Mandat dont personne n’a entendu parlé.
Pourtant Tiago Silva l’assure : la FAÉCUM a un mandat réclamant la démission de Guy Breton et un mandat pour changer la charte de l’université (ce propos sera rapporté dans le prochain procès-verbal de la fédération) Ce mandat n’existe pas. Vous pouvez le chercher autant que vous voulez dans le cahier de positions [1]. Tout ce qui existe est un mémoire datant du 25 janvier 2012, regroupant toutes les positions de la FAÉCUM qui concernent la charte de l’université, nommé « La représentativité au sein des instances de l’université de Montréal ». Ainsi qu'une série de positions concernant la nomination du recteur datant, elles du 26 août…2006! Autant dire que lors du CC, aucune personne présente ne connaissait ni les positions, ni le mémoire : les représentants et représentantes ayant bien changé-es depuis janvier 2012; les associations ne comprenant plus aucun individu (du moins on l’espère pour les individus en question) ayant connu la FAÉCUM en 2006. Et puis, qu’on-t-il attendu pour appliquer ce mandat depuis sept ans ?!
On avait l’habitude que la FAÉCUM ne respecte pas ses mandats ou tri leur pertinence en fonction de raisons qui nous échappent. La voici qui en invente, pour faire taire les étudiant-es prônant la démission et la non-renommination et pour cesser tout débat en usant de moyens fallacieux. Le 4 décembre est un jour triste pour la démocratie et la représentativité étudiantes.
En ce sens, nous, qui sommes des étudiant-e-s, des représentant-e-s d’associations étudiantes, nous proposons une motion de blâme envers l’ensemble du bureau exécutif de la FAECUM pour avoir eu recours à des arguments fallacieux lors du conseil central du 4 décembre 2013.