Un nouveau nom pour l'École Maria-Goretti?

Nous demandons que le conseil d'établissement de l'École Maria‐Goretti entreprenne une démarche de consultation structurée et réellement inclusive, afin que le changement de nom de l'École Maria‐Goretti, s'il est désiré et pertinent, suscite l'adhésion de la communauté, incluant les enfants.

L'idée de changer le nom et le logo de l’école Maria‐Goretti est apparue lors d’une rencontre du Conseil d’établissement (CE) au printemps 2017. Les membres du conseil discutent alors du fait que le logo de l’école est difficile à reproduire sur les chandails des équipes sportives.

Au fil de leur démarche et de leurs communications avec les parents, le Conseil d’établissement et la direction de l’école ont justifié la volonté partagée par le personnel de l’école et les membres du CE de changer de nom et de logo en invoquant la politique de réussite éducative du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et le nouveau projet éducatif mis de l’avant par la Commission scolaire des premières seigneuries.

Quelques parents ont remis en question, depuis décembre dernier, les prétextes soumis par le Comité du changement de nom. Ni la direction de l’école, ni les membres du dit comité n’ont pu expliquer comment le fait de changer le nom de l’école pourrait améliorer la réussite scolaire des enfants qui fréquente Maria‐Goretti. Ils n’ont pas été en mesure non plus de démontrer le lien entre le changement de nom et le nouveau projet éducatif soumis par la commission scolaire. Ils ont par ailleurs avoué qu’aucun indicateur n’a été développé pour évaluer et mesurer le lien entre le changement d’identité et une éventuelle amélioration des résultats de l’école.

Un sondage a été soumis aux parents quelques semaines avant Noël. Il semble avoir conforté le comité dans ses démarches. Des parents ont souligné les irrégularités du processus. La direction a reconnu qu’elle aurait pu faire mieux pour informer les parents. Mais elle rejette les critiques quant au fait que le sondage n’était pas anonyme (les répondants devaient le signer) et que les modalités du sondage et ses suites – dont le fait que les deux parents d’une famille avaient droit de vote – n’ont jamais été clairement indiquées.

L’histoire de Maria Goretti est âpre et plutôt lugubre. De nos jours, cette petite victime d’un crime sordide – faite Sainte – ne parle pas vraiment aux enfants ni aux parents. Tout ce qui évoque la religion d’ailleurs relève d’une autre époque. Le nom retenu, à savoir Les Constellations, peut sembler plus actuel, mais ne se rattache en rien l'histoire de notre école.

Le comité responsable du projet se défend de vouloir gommer les traces du passé religieux du Québec. Des parents ont cherché à savoir pourquoi changer de nom. La réponse officielle &colon cette démarche participe d’un renouveau du projet éducatif instauré par la commission scolaire et de la politique de réussite scolaire du ministère.

Pourquoi les enfants ne sont pas considérés dans cette démarche&quest Ils n’ont pas été consultés, plusieurs sont offusqués et réfractaires au changement.

Il est vrai que le Conseil d’établissement et la direction de l’école ont, en regard de la loi scolaire, toute la latitude requise pour prendre une telle décision de manière unilatérale. Mais n’aurait‐il pas été préférable de prendre le pouls de la communauté, des anciens élèves, des gens du quartier qui se nommera toujours Maria‐Goretti&quest Le sentiment d’appartenance existe bel et bien pour une large part de la communauté.

Pourquoi faire fi de l’histoire&quest Certes, cette histoire est en partie religieuse et une grande part de la population n’entretient plus la même relation avec l’Église. Mais gommer l’histoire porte à conséquence.

Pourquoi confier la nouvelle identité, si tant est qu’elle soit réellement souhaitée, à un spécialiste des marques de commerce (branding, comme le veut le terme anglophone consacré)&quest On ne vend pas des produits dans une école, on instruit et on élève des enfants.

Pourquoi ne pas en profiter pour éduquer les élèves à la démocratie en les faisant participer à la décision par le biais d’un petit référendum&quest Pourquoi ne pas les faire participer à une éventuelle démarche créative d’une éventuelle nouvelle identité si le processus démocratique démontre que les changements sont désirés&quest

C'est pourquoi nous demandons que le conseil d'établissement de l'École Maria‐Goretti entreprenne une démarche de consultation structurée et réellement inclusive, afin que le changement de nom de l'École Maria‐Goretti, s'il est désiré et pertinent, suscite l'adhésion de la communauté, incluant les enfants.

Si ces préoccupations vous interpellent, merci d’ajouter votre voix à la nôtre.