Mettez à jour vos Paramètres de Cookies pour utiliser cette fonctionnalité.
Cliquez sur 'Tout autoriser' ou activez uniquement les 'Cookies pour une publicité ciblée '
En continuant, vous acceptez notre Politique de confidentialité qui détaille comment vos données sont utilisées et sécurisées.
J'ai compris
Nous utilisons des cookies pour analyser l'utilisation de ce site par les visiteurs et vous offrir la meilleure navigation possible. Consultez ici notre politique de Cookies.
OK
Le droit à l'avortement et l' accès à la contraception menacés à Saint Nazaire (44)

Le droit à l'avortement et l' accès à la contraception menacés à Saint Nazaire (44)

1 personnes ont signé. Allons jusqu'à
50 soutiens

Clore

Finaliser votre signature

,
Pour vous désinscrire ou modifier vos données à tout instant, écrivez à unsubscribe@avaaz.org, ou utilisez le lien disponible dans chaque e-mail. Avaaz protégera vos informations personnelles et ne partage jamais les données avec des tiers.
Cette pétition a été lancée par Planning F. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Planning F.
a lancé une pétition à destination de
Nous alertons : les élu-e-s, les tutelles, les associations, chacun, chacune sur cette situation
Dossier Saint Nazaire du Centre de Planification et d’Education Familiale (CPEF)
et du Centre d’Interruption Volontaire de Grossesse (CIVG)

Une situation alarmante déjà signalée aux autorités de tutelles !

L'hôpital de Saint Nazaire a déménagé en Août 2012 à la cité sanitaire. Il est localisé sur deux sites :
1 - Le centre hospitalier de la Cité sanitaire
Boulevard Georges Charpak
2 - Heinlex, 
rue Michel Ange (long séjour, psychiatrie, pôle Prévention et promotion de la Santé, Direction des ressources humaines, services logistiques)

A partir du mois d’août 2012, et pendant dix mois jusqu’à mai 2013, le CPEF/CIVG est resté seul, et a fonctionné sur l'ancien site de l'hôpital, au centre ville.

En Mai 2013, il a été transféré avec le CDAG sur le site d'Heinlex dans le pôle prévention et promotion de la santé (historiquement centre de gériatrie et de psychiatrie de Saint Nazaire).

La conférence de presse organisée à Saint-Nazaire par le Planning Familial en Novembre 2012, exprimait les inquiétudes évoquées par les usage-ères, les personnels et l’association face à ce projet d’implantation.
Les inquiétudes portaient particulièrement sur :
- le fait que le CPEF ne soit pas intégré à la Cité sanitaire et les effets de sa localisation à Heinlex alors que les locaux dédiés au CPEF CIVG étaient prévus sur les plans initiaux de la Cité sanitaire.
- l’éloignement du CPEF CIVG des cités scolaires et de la proximité des personnes (centre ville).
- la crainte d’une fermeture du centre de planification avec le déplacement du CIVG-CPEF sur la cité sanitaire : les interruptions de grossesse sous AL qui étaient faites au CPEF étant réorientées vers la cité sanitaire pour raison de sécurité.

Devant cette situation, la conférence de presse concluait sur l’urgence qu’une réunion de concertation entre tous les acteurs : élu-es – professionnels – direction – usagers et associations représentants les usagers
permettant de faire un état des lieux et de proposer des solutions adaptées au besoin de la population.

Aujourd’hui un an après, la situation est alarmante pour tous les jeunes, toutes les femmes et la population de du Bassin de St Nazaire, de la Presqu'ile de Guérande- Brière-Pays de Retz (St-Nazaire St- Marc-sur-mer Trignac Méan Penhoet Guérande Le Croisic La Turballe Le Pouliguen La Baule Pornichet St-Malot de Guersac St-Joachim Herbignac Assérac St-Molf Mesquer Piriac La Chapelle des Marais La Chapelle Launay Pontchâteau Savenay St-Brévin St-Michel Chef Chef Pornic Machecoul St-Père en Retz…)

Les nombreux éléments portés à notre attention indiquent de graves dysfonctionnements.

- Les usagères rencontrées dans nos permanences déclarent un délai d'attente trop long pour une prise de rendez-vous contraception comme pour une consultation pré ou post IVG.

- Un médecin généraliste ayant reçu une patiente en consultation à son cabinet pour une demande d'IVG, déclare avoir téléphoné au CPEF CIVG de St-Nazaire : face au délai de RV, l’orientation a été faite sur Nantes. « C’était plus simple »ajouta-t-il.

- Un témoignage d’une femme, qui après de nombreux allers retours entre la cité sanitaire et Heinlex pour ses consultations, prises de sang et échographie, a finalement pris la Myfégine (IVG médicamenteuse) au centre. Ayant beaucoup saigné chez elle, elle est revenue pour son contrôle qui montrait une rétention ; elle a donc du être réorientée vers la cité sanitaire via les urgences gynécologiques pour avoir une aspiration complémentaire. Situation rare certes, mais quel parcours et dans quelles conditions !



- Des testings de parcours à pieds ont été faits en empruntant un raccourci sur le site de l’IUT qui ne peut être emprunté que lorsque l’IUT est ouvert

- Au mois d’août dernier, il y a eu 80 demandes d'IVG qui ont abouti soit à une IVG médicamenteuse, soit à une IVG instrumentale, soit ont été sans suite.

- Des personnes rencontrées ayant des antécédents en psychiatrie déclarent qu'elles n'iront jamais à Heinlex.

- Les mineur-e-s et femmes non véhiculées ont difficilement accès au CPEF (changement de bus ou marche très conséquente).

- Concernant les délais de rendez-vous : en septembre 2013, pour une demande de rendez-vous de consultation contraceptive, l'attente est de 10 jours. L'hôpital ne propose que 12 heures hebdomadaires de consultations médicales, au lieu des trente heures hebdomadaires qui étaient assurées avant le déménagement.
Ceci dû, entre autres, aux départs de médecins ayant démissionné au vu des conditions statutaires qui leur étaient imposées ; d'autres médecins pourraient quitter le CPEF/CIVG prochainement, déclarant travailler dans des conditions ne permettant pas de répondre aux besoins et demandes du public et d’assurer leur mission. Pourtant des médecins sont prêts à participer à l’activité du CIVG CPEF !

- Le 1er octobre, nouveau testing : appel pour des rendez-vous de consultations (cs) que les internes en médecine générale assurent sans présence de médecins référents thésés : les délais sont :
- cs post IVG : 1er créneau : 7 jours plus tard, 2ème créneau 14 jours plus tard
- cs pré IVG : 1 créneau 4 jours plus tard, 2ème créneau 7 jours plus tard, 3ème créneau 9 jours plus tard - cs contraception : 1er créneau : 7 jours plus tard, 2ème créneau 14 jours plus tard

Comment expliquer le non-recrutement des médecins généralistes partis en retraite alors qu'il y a eu des généralistes intéressés ? Les internes, en remplaçant les médecins n'ont pas vocation à être les principaux acteurs d'un CPEF. Depuis 2008, les départs en retraite des médecins militants du CPEF CIVG ne sont pas remplacés. C’est inadmissible.
Le non recrutement de médecin engendre des obstacles considérables à l’accès à la contraception, générant une augmentation des grossesses non prévues chez les jeunes, in fine des demandes d’avortement.

Ces dysfonctionnements occasionnent donc un grave manquement du service public auprès de la population.
En fait depuis le déménagement, c’est une nette diminution des passages des usagers et usagères qui est constatée.

Sur quelle intention a reposé la décision d’installer le CPEF et du CIVG en dehors de la Cité sanitaire, dans quel projet s’inscrit le CPEF et dans quel pôle est-il identifié ?

On ne peut que s’interroger lorsque l’on apprend qu’en cas de complications comme une hémorragie dans l’exemple donné, les patientes sont transférées aux urgences sans aucun accompagnement. Où est le service d’IVG à la Cité sanitaire ?

Ce parcours du-de la combattant-e » est transcrit dans les nombreux appels reçus par le Planning Familial de la rue des Halles, demandant « où est le nouveau CPEF ? » « Comment j’y vais ? »

Et en effet, après repérage sur les lieux, les indications sont « rares ».
Du centre de Saint-Nazaire, il faut prévoir une heure de trajet avec les transports en commun (2 changements de bus puis une longue marche sans signalisation et comportant des risques de sécurité : pas de bande piéton le long de la voie rapide qu’il faut emprunter pendant 10 mn pour faire ce trajet).
Une fois arrivé-e à l’entrée du parc du centre hospitalier de la « Psychiatrie » (ainsi appelé par les « locaux »), il faut chercher une signalisation indiquant la localisation du CPEF dans la liste inscrite sur le panneau. Puis sans plus de fléchage, il faut chercher ou se faire guider jusqu’au bâtiment « pôle prévention » où se situe l’indication « CPEF » ! Et où est indiqué le CIVG ?

Ces dysfonctionnements font tristement écho à la conclusion du rapport remis, suite à la saisine par questionnaire du ministère aux ARS concernant les difficultés d’accès à l’IVG. La conclusion du rapport en Pays de la Loire indiquait : « Au travers des difficultés d’accès à l’IVG de la population ligérienne, les acteurs interrogent la possibilité d’exercice du droit à l’IVG dans les conditions posées par la loi. De manière globale, les acteurs s’interrogent autour de ce questionnaire sur le devenir des CIVG et la valorisation, notamment en terme de coûts, de l’orthogénie. L’IVG souffre toujours de ne pas être considéré comme une activité forte, avec ses spécificités, mais à part entière des services de gynécologie. De façon récurrente dans les échanges, émerge le va-et-vient entre la considération de la prise en charge de l’IVG comme une activité à part entière mais, de façon complémentaire et non contradictoire, une activité entièrement à part. »

Il est évident que ces problèmes n’existeraient pas si le CPEF et le CIVG étaient intégrés à la Cité sanitaire avec un personnel suffisant et dédié.


Alors ?
S'agit-il de diminuer les dépenses à tout prix et de travailler plus et moins bien avec moins de personnel ? S’agit-il de démanteler les structures autonomes qui pratiquaient les interruptions volontaires de grossesse dans un projet global d’orthogénie et d’accompagnement des femmes ? Voire de les faire disparaître ?
En effet, malgré les discours de la direction de l’hôpital, rien n’a été fait pour le maintien de la pratique de qualité de cette activité.
Il y a un an, la demande d’une réunion de concertation impliquant toutes les parties concernées par le CPEF CIVG est restée sans effet.

L’éclatement de l’activité IVG/Planification annihile la cohérence de la prise en charge orthogénique en parcellisant les actes qui doivent être faits à moindre coût dans une logique exclusivement comptable. Cette perte de sens et de cohérence de la globalité d’une prise en charge orthogénique est une cause réelle de souffrance au travail pour les personnels et de baisse de qualité d’accueil et de prise en charge des femmes.

Il s’agit, en plus d’une remise en cause de la qualité des soins, d’une atteinte grave à l’obligation d’organiser l’offre de soin en matière d’avortement à l’hôpital public.
Délais d’attente importants, difficulté d'accès à la contraception, sectorisation des structures sont la traduction concrète de cette politique pour les usagèr-e-s qui sont tout bonnement malmené-e-s. Et il est à craindre que bientôt, prétextant d’une défection de fréquentation du CPEF, celui-ci ne se voit réduit, voire fermé.
C’est une stratégie connue : ce processus de dégradation organisé répond autant à des objectifs idéologiques qu’économiques :
- c’est l’incohérence entre le discours argumentant l’efficience d’une prise en charge de proximité et une politique de restructuration qui en réduit l’accès
- c’est la remise en cause de la liberté des femmes de décider d’avoir ou non des enfants, liberté réduite à une «variable d’ajustement» des contraintes imposées sur les coûts de santé.

Ces dysfonctionnements nous font craindre une diminution de l'accès à la contraception et une augmentation de grossesses non prévues. Déjà, le nombre d’IVG (80) en Août 2013 est le plus élevé comparativement aux années précédentes pour cette période.

Les besoins et les choix des personnes ne sont pas pris en compte, au dépit de leur santé, au mépris de leur légitimité, au contraire de toute mission de santé publique.

Pourtant, on peut estimer une situation sans dysfonctionnement : c’est :
- du côté des professionnels :
- la continuité des soins est assurée
- le nombre de médecins vacataires et de personnel est en nombre suffisant
- le soutien du chef de pôle/de service est effectif
- du côté des femmes :
- leur demande et leur choix sont pris en compte de façon légitime, respectés ; la réalisation de l’IVG se fait dans les délais prévus dans les recommandations –courts- et à proximité de leur domicile
- la qualité du service global est garantie (de l’accueil à la sortie sous tous les aspects, y compris la confidentialité) et de façon fiable et stable au cours de l’année

Parce que l’avortement et la contraception permettant la maitrise des choix procréatifs, sont des droits humains fondamentaux, cette situation n’est pas tolérable.

Nous demandons en urgence l'évaluation de la situation du CIVG et du CPEF de Saint Nazaire et les mesures d’amélioration nécessaire à la qualité de la pratique de l’avortement et de la contraception, y compris des missions d'éducation à la sexualité qu’un CPEF doit remplir et qui faute d’être assurées, obèrent tout travail de prévention dans le bassin de population du pays de Retz et de la Presqu’Ile.
Publiée (Mis à jour )