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Abandon du référentiel psychanalytique en matière d'autisme

Abandon du référentiel psychanalytique en matière d'autisme

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Cette pétition a été lancée par Charles T. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Charles T.
a lancé une pétition à destination de
Ministère des Affaires sociales et de la Santé
Alors que la France va vers un quatrième plan autisme, l'autisme reste mal diagnostiqué, et sous‐diagnostiqué chez les adultes . Les parcours de soin s'apparentent à un parcours du combattant, émaillé d'ignorance et d'indifférence.

Une spécificité française en matière d'autisme, la CFTMEA (Classification française des troubles mentaux des enfants et adolescents), se base sur un référentiel psychanalytique. Cette classification propage deux immenses erreurs &colon

  • L'idée selon laquelle l'autisme, sous les étiquettes de psychoses infantiles et autres dysharmonies, ne concernerait que des enfants et adolescents, pour disparaître miraculeusement à l'âge adulte. La psychose infantile, c'est comme le nuage de Tchernobyl &colon ça s'arrête aux frontières de la France... et à 18 ans &excl
  • L'idée selon laquelle l'autisme serait une maladie mentale (une psychose), ce alors qu'il n'a aucune origine psychogène démontrée, et que l'ONU le reconnait comme un handicap. En France, l'autisme reste souvent présenté comme un drame, sans espoir d'une quelconque progression.

Les classifications internationales DSM‐5 et CIM‐11 (à paraître) décrivent l'autisme comme un spectre de troubles allant de légers à sévères, mettant en évidence la possibilité qu'a un enfant (et même un adulte) de progresser. De nombreux adultes autistes avaient un profil de départ lourd, n'ont pas parlé avant l'âge de 6, de 8, voire de 12 ans pour Jim Sinclair. Ils ont évolué d'un autisme dit sévère à un autisme dit léger. Une correspondance doit être appliquée entre les classifications internationales et la CFTMEA depuis 2012, mais dans les faits, c'est encore loin d'être le cas.

De nombreux professionnels de santé français persistent à croire que les adultes autistes dits légers n'existent pas, et qu'un enfant autiste lourd le restera toute sa vie, le syndrome d'Asperger n'ayant été intégré dans la CFTMEA que dix ans après les classifications internationales. Un adulte qui est parvenu à compenser ses difficultés, à maîtriser la parole et à développer des stratégies de survie en cachant ses stéréotypies, reçoit une punition ultime qui est de s'entendre qualifier de... "guéri", de "pas autiste", voire d'imposteur.

Les angoisses, les hypersensibilités sensorielles, les comorbidités (épilepsie, faiblesses cardio‐vasculaires, troubles digestifs, etc...) lui restent, car elles sont liées à l'autisme.

Les adultes autistes ont une espérance de vie réduite de 18 ans par rapport à la population non‐autiste &colon http&colon//www.sciencemag.org/news/2016/03/people‐autism‐spectrum‐die‐18‐years‐younger‐average

... un risque de suicide élevé &colon http&colon//onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/aur.1375/abstract

66 &percnt des autistes dits Asperger ont exprimé des pensées suicidaires , un tiers ont fait une tentative de suicide &colon http&colon//www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215‐0366(14)70248‐2/abstract

12 &percnt des autistes adultes deviennent ou deviendront, à un moment de leur vie, sans domicile fixe &colon http&colon//www.homeless.org.uk/connect/blogs/2015/oct/06/autism‐and‐homelessness‐&percntE2&percnt80&percnt93‐missing‐piece‐of‐puzzle

Ces études sont réalisées en Suède et au Royaume‐Uni, où les adultes autistes sont beaucoup mieux diagnostiqués qu'en France.

Trop nombreuses sont les personnes que des "professionnels" de santé français traitent comme des affabulatrices dès qu'elles évoquent une possibilité d'être autistes, en particulier devant ceux qui s'appuient sur le référentiel psychanalytique. Récemment, M. Jacques Hochmann accusait l'autisme dit de haut niveau d'être "au moins dans une certaine mesure" une création sociale, celle d'adultes en souffrance enfilant un "vêtement" sous l'influence du communautarisme &colon https&colon//www.cairn.info/revue‐psn‐2016‐3‐page‐7.htm

Je passe sur ceux qui estiment que le syndrome d'Asperger serait devenu "cool", "tendance", une "mode"... Quelques professionnels de santé français, qui j'espère ne représentent pas une majorité, se montrent attachés à la défense des privilèges de leur corporation plus qu'au bien‐être de leurs patients. Certains répondent encore que le syndrome d'Asperger et l'autisme dit de haut niveau (une mauvaise traduction de l'anglais high‐functioning ), n'existent pas, qu'il s'agirait d'une "invention américaine"... Alors que ces formes d'autisme sont étudiées depuis 1981, et qu'une littérature internationale extrêmement abondante leur est consacrée.

Durant mon parcours, j'ai reçu une foule d'étiquettes plus ou moins rigolotes, allant de "dysharmonie" à "syndrome de Peter Pan" (ce qui emmerdait beaucoup la personne qui m'en a parlée, puisque ce n'est pas censé exister chez les femmes), le tout dans la terreur d'être frappée de schizophrénie, diagnostic qu'avait reçu mon père. Cette terreur était telle que lorsque j'ai expliqué à un "psy" qu'il m'arrivait de "visualiser" des choses en marchant dans la rue (ce qui correspond à la pensée en images des autistes), j'étais persuadée de finir à l'asile &excl

Ma mère, puis moi‐même, avons payé ces professionnels de santé pendant des années, sporadiquement depuis mes 5 ans jusqu'à mes 32 ans (en 2015), sans qu'aucun n'évoque jamais l'autisme ni ne trouve d'explication à mes problèmes. Il a fallu que je lise des autobiographies (telles que Penser en images de Temple Grandin), et que des amis me parlent du syndrome d'Asperger, pour comprendre que j'étais moi‐même concernée. Cette situation est terrible pour des mères d'enfants autistes (l'autisme étant largement d'origine génétique) qui se font accuser par les services sociaux français de maltraitances à enfants, ou de vouloir s'inventer à tous prix des troubles autistiques... alors qu'elles font la même découverte que moi‐même, parfois après le diagnostic de leurs enfants.

En quatre heures de discussions gratuites avec une neuroscientifique, j'ai davantage compris mon mode de fonctionnement qu'en 40 heures à payer des "psys". Ce n'est pas forcément la faute de ces professionnels de santé, mais celle du référentiel psychanalytique dans lequel ils baignent durant leur formation, certains continuant par la suite à ne se référer qu'à Freud, Lacan, Bettelheim ou Françoise Dolto, en ignorant les autres champs de connaissances propres à l'autisme, en particulier les études en neurosciences.

Depuis que j'ai reçu mon pré‐diagnostic d'autisme, ma situation personnelle s'est très nettement améliorée. C'est le cas de la plupart des adultes autistes diagnostiqués récemment.

Je m'exprime ici en mon nom, pas en celui d'une association. Je partage en grande partie la colère des parents contre le référentiel psychanalytique, qui continue à causer tant de souffrances à des enfants et des adultes perdus dans ces "explications" plus farfelues les unes que les autres. Les autistes adultes non diagnostiqués apportent une belle rente à vie à certains pseudo‐professionnels de santé, qui leur inventent des syndromes et autres psychoses bidon &excl Du moins, pour ceux qui survivent...

Puisqu'une partie du corps psychiatrique refuse toujours de diagnostiquer les adultes (et pour certains, les femmes) comme autistes, et s'accroche à des classifications obsolètes abandonnées partout dans le monde, demandons l'enterrement définitif de toute référence à la CFTMEA en matière d'autisme, afin que la France s'aligne sur les connaissances internationales, bien plus avancées.

Merci pour votre soutien.

Publiée (Mis à jour )