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Monsieur Monterosso, directeur de la MEP : où sont les femmes ?

Monsieur Monterosso, directeur de la MEP : où sont les femmes ?

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Cette pétition a été lancée par Atlantes &. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Atlantes &.
a lancé une pétition à destination de
M. Monterosso, directeur de la Maison Européenne de la Photographie

Monsieur,

Depuis 1980, vous avez œuvré activement dans l’intérêt de la photographie plasticienne : création du Mois de la Photo à Paris, de la revue La recherche photographique, de la Maison Européenne de la Photographie. Le fonds photographique constitué par la MEP est important (20 000 pièces). Vous êtes directeur artistique du festival de la photographie méditerranéenne, vous avez noué des partenariats avec Berlin, Vienne, Lille.... Vous êtes un acteur, un promoteur incontournable de la création photographique contemporaine. Votre influence, vos responsabilités sont importantes, et c'est pourquoi nous souhaitons vous faire part de l'une de nos préoccupations.

Depuis 1996, la MEP a présenté 280 [i] expositions individuelles, et 82,5% d'entre elles présentaient des travaux réalisés par des hommes. Ce pourcentage est remarquablement stable, s'établissant à 82,1% sur les sept dernières années. En outre, 23,5% des expositions de femmes étaient des expositions conjointes de leurs travaux avec ceux de leur compagnon, une pratique spécifique à la MEP, et 5,13 % présentaient des travaux consacrés à des hommes artistes connus.

Proportionnellement à la surface de la MEP, les expositions de femmes et de couples occuperaient le sous-sol alors que celles d’hommes seuls s’afficheraient sur les trois étages supérieurs et la vitrine [ii]. Il faudrait 9 années à n'exposer que des femmes pour rétablir la balance - c’est bien-sûr une image, et non une suggestion.

Les conséquences de ces choix ne sont pas anodines. Le public est privé d’une part importante de la production contemporaine, et il n’est pas interdit de penser que certaines femmes, pour réussir à être exposées, conforment leur production aux codes dominants. Des messages implicites sont envoyés : au public que le talent est essentiellement masculin, aux femmes artistes qu'elles n'ont pas d'avenir ou si peu, à moins d'avoir un compagnon qui les "parraine". Déjà que les étudiantes en photographie et arts plastiques, majoritaires dans les écoles d’art, ont des enseignants très majoritairement, voire exclusivement masculins, et des livres d’histoire de l’art qui invisibilisent complètement les femmes... Il n’est sans doute pas étonnant que peu d'entre elles acquièrent la confiance en soi nécessaire pour aller pousser les portes des institutions.

Les femmes artistes seraient-elles introuvables car très peu nombreuses ? Comme vous le savez, il n'en est rien. Serait-ce tout simplement que du fait de leur moindre qualité, leurs travaux ne mériteraient pas d'être exposés à la MEP ? Sans parler de ce qui se pratique dans d'autres pays, notons qu’à six stations de métro de la MEP, le Jeu de Paume présente 35% [iii] de femmes et qu’à une demi heure de voiture, le Centre Photographique d’Ile de France en expose 39%. Certains festivals de photographie plasticienne en France sont même à parité.
Comment expliquer cette différence ?

Peut-être avancerez-vous que votre liberté de choisir ceux dont vous souhaitez promouvoir le travail est entière, et que sans que le sexe des artistes soit pour vous un critère de sélection, il se trouve que les œuvres qui vous touchent sont la plupart du temps celles d'autres hommes. Il y a cependant un problème de taille, c’est que la MEP est financée à 80% par la Ville de Paris. L’argent public ne peut continuer à servir un entre-soi d’un autre âge, à alimenter un système perpétuant une discrimination de fait qui n'a pas de justification rationnelle. Que la MEP expose si peu de femmes photographes est une anomalie : elle doit donc questionner ses modalités de sélection et d’exposition.

Vous avez œuvré pour que la photographie soit reconnue en tant que pratique artistique et c’est à porter à votre crédit. Vous aurez certainement à cœur d’élargir son périmètre en montrant davantage d’œuvres créées par des femmes - et surtout pas en organisant une exposition consacrée aux « femmes » ou à la « photographie féminine », ce qui serait pire que tout à nos yeux.

Vincent David pour Atlantes & Cariatides.

PS : Nous vous offrons un espace pour nous faire part des mesures que vous souhaiteriez prendre et engager un dialogue.

http://atlantesetcariatides.wordpress.com


[i] Chiffres arrêtés au 31 janvier 2014 – Source : site internet de la MEP – N’ont pas été comptabilisées les expositions thématiques et de groupe qui n’offrent pas de visibilité aux artistes sur le site.
[ii] Ce calcul de surface attribue le même espace à chaque photographe. Dans les faits, l’attribution d’espace à chaque artiste est variable mais l’attribution des lieux par exposition n’est plus précisé sur les archives du site.
[iii] Ce chiffre correspond à l'ensemble des expositions du Jeu de Paume. Si on retranche les "vidéos, ateliers, satellites, virtuels" pour rester dans la photographie plasticienne, ce chiffre est de 30,5%.

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