Les maraîchers face au burnout de la planète et au changement climatique!

Chèr(e )s élu(e )s
Les petits maraîchers wallons sont en alerte ! "Comme les agriculteurs conventionnels, les maraîchers de petites surface subissent aussi la sécheresse de cet été 2018. Mais l'impact financier concernant les petits producteurs de légumes est totalement différent".
Chez certains d’entre nous, c’est la moitié du chiffre d’affaires qui est diminué. Avec des coûts en plus (arrosage, etc…). L’aide doit être conséquente, et calculée sur le manque à gagner et non pas sur la superficie. Si nous n’avons pas encore entamé les demandes d’indemnisation, nous voudrions attirer votre attention, sur l’urgence de reconnaître notre statut.
La sécheresse nous met face à une réalité : le climat change. Nous ressentons le changement climatique dû à l’activité humaine. Même si nous sommes des producteurs de légumes et de fruits, nous sommes aussi des « reconstructeurs » de biodiversité. Nous sommes des moindres producteurs de C02 (certains n’ont pas de tracteurs, ou travaillent au cheval), nos « salades » quand elles quittent notre maraîchage sont au kilomètre « Zéro ». Nous sommes des architectes de la résilience en produisant local, en renforçant les « ceintures alimentaires ». Nous développons un mode de production nouveau, qui tient compte de ce réchauffement climatique. Nous ne produisons quasi pas de déchets (emballage, etc…)
Nos mangeurs sont des acteurs importants, ils développent avec nous les circuits courts, ils s’interrogent sur leurs productions de CO2, ils diminuent le gaspillage alimentaire en acceptant les « légumes hors normes » (plus petits, déclassés), ils supportent nos coopératives, avec nous ils prennent conscience des enjeux climatiques. Ils acceptent des prix supérieurs sachant qu’ils investissent de la sorte dans leur consommation durable future !
Les petits maraîchers et leurs mangeurs sont plus que des producteurs ou des consommateurs, ce sont des « essayistes environnementaux » ! Chacun dans leur contextes construisent des solutions uniques, adaptées au terroir, à la clientèle, et ainsi renforcent la capacité de nos villes et villages de pouvoir s’auto suffire alimentairement dans l’entraide et non la concurrence!
La sécheresse 2018 met toute cette énergie à mal. Tout ce mouvement risque de perdre en force et moyens d’investissements(déjà si petits !). Alors que justement nous devrions renforcer plus encore ce type de production et de distribution car, ces maraîchères et maraîchers s’attaquent directement au changement climatique.
Nous, les petits maraîchers, nous sommes solidaires avec nos voisins de cultures de grandes surfaces, nous souhaitons que leurs familles puissent passer l’hiver ! Nous les encourageons même à se joindre à nous, mais nous voulons que nos spécificités soient reconnues ! La sécheresse nous démontre bien la vulnérabilité de notre mode de production face au changement climatique ! Et nous risquons d’être affaiblis par elle, alors que justement nous devrions être renforcés !
Nous sommes plus que des producteurs de matières premières pour l’industrie agro-alimentaire ! Nous répondons à une demande de mangeurs locaux pour se procurer des produits sains (sans chimie), à une volonté de produire moins de CO2, et à sauver notre biodiversité. Nous sommes une partie de la solution face au « burn out » de notre Planète.
Les aides doivent pouvoir nous aider à faire face à la sécheresse 2018, mais aussi nous aider à préparer les suivantes dans le respect de nos pratiques culturales durables !
Nous n’estimons pas être les seuls à préparer ce changement, mais nous sommes les seuls à les subir directement et maintenant déjà !
Ces maraîchers sont installés sur des petites surfaces, (max 2ha), ils produisent pour quelques dizaines de ménages, voire une centaine, ils respectent la logique des circuits et ils sont « bio dans l’âme » (pas nécessairement labellisés). Ces maraîchers sont « biopositifs », reconstruisant de la biodiversité, et diminuant tous les jours leur production de CO2.
C’est pour cela que nous interpellons nos élus, Bourgmestres, Députés Provinciaux, Parlementaires et Ministres, afin que nous soyons entendus sur le fond de notre courrier, mais aussi sur la forme de l’aide qui pourrait nous être octroyée ! Xavier et Syvie des jardins d'OO et EMilie et Olivier de A la mode de chez nous!