Pour le maintien des logiciels libres à l'Assemblée Nationale
Durant la mandature précédente, les Députés avaient recours à des ordinateurs fonctionnant grâce à des logiciels libres. (Système GNU/Linux et suite bureautique OpenOffice.org) .
Ceci était à l'honneur de nos représentants à l'Assemblée nationale.
Il semblerait qu’aujourd’hui ce choix soit remis en cause en grande partie suite au fort lobbying de sociétés États-uniennes en situation de quasi-monopole dans ce domaine.
Ceci peut sembler comme un point de détail à l'heure où la France et l'Europe traversent une crise très importante.
Pourtant, savez-vous qu'une étude de Bercy a révélé que le coût de la bureautique (Microsoft) sur l'ensemble des Ministères est évalué à 725 millions d'Euros/ans hors coût des salaires. ?
Ajoutez à ce coût celui des licences sur l'ensemble des collectivités territoriales et vous
obtiendrez une source de réduction des dépenses substantielles.
Cependant, si un des arguments du logiciel libre réside dans son absence de coût de licence, le poids des symboles n'a pas de prix surtout lorsqu’il concerne une institution aussi emblématique que l'Assemblée nationale.
Ainsi, des sociétés sont prêtes à quasiment donner les licences de leur produit afin de pouvoir vous compter dans leurs références, l'Assemblée que vous présidez.
Monsieur le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault l'a indiqué récemment chacun devra faire des efforts, et l'utilisation de logiciels libres constitue un extraordinaire signal envoyé aux Français.
Pourquoi ?
Selon vous Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, est-il préférable d'importe des produits d'autres continents ou de créer des emplois et de la valeur en France et en Europe ?
En effet le modèle économique des logiciels libres permet de générer de l'emploi localement et à toutes les échelles d'entreprises.
Le coût d'une licence pour l'État et pour les collectivités est de l'ordre de 300 € TTC, à renouveler en moyenne tous les 3 ans. Ainsi, avec quelques centaines de milliers de postes, l'économie n’est pas négligeable.
Ne serait-il pas plus bénéfique de financer le développement d’outils libres en générant de l'emploi sur notre territoire ?
Avec une partie de la somme économisée nous pourrions contribuer à adapter, mettre à jour et améliorer des logiciels libres, qui pourraient avantageusement remplacer les logiciels propriétaires actuellement utilisés.
Enfin, l'Assemblée Nationale ne doit-elle pas être propriétaire de ses données, de ses fichiers ?
Les logiciels libres sont basés sur des formats standards et normalisés. Nous savons ce que les documents contiennent. Nous sommes propriétaires de notre fonds documentaire qui n'est plus la propriété d'un éditeur commercial, lequel peut changer son format et nous retirer la possibilité d'accéder à nos propres données.
Les logiciels libres, tels que le système GNU/Linux ou les suites bureautiques LibreOffice ou OpenOffice.org fournissent leur code et le documentent. Nous savons donc ce que fait le programme utilisé. Il s’agit ici de sécurité.
Les logiciels libres sont gratuits. Les utilisateurs des services publics peuvent donc utiliser le même outil que les administrations ou les écoles avec qui les citoyens communiquent. Il s'agit ici de citoyenneté et de lutter contre la fracture numérique et le piratage par le même occasion.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Monsieur le Président, de considérer le sujet
comme particulièrement important.
A l'époque du « Tout numérique », allez-vous laisser l'ensemble des écrits français et des
données de notre pays dans les mains de sociétés commerciales États-uniennes ?