Canal +, Le grand journal: Excuses à la communauté "jeux vidéo" de la plateforme Twitch dans le prochain Grand Journal.
Voici la vidéo de l'émission : https://www.youtube.com/watch?v=9a_tluf_cbA
Les excuses : https://www.youtube.com/watch?v=35tyJ1-wnls&feature=youtu.be
EDIT (Je cite Antoine de Caunes) :
#Twitch Amis gamers: beaucoup de pains pour des jeux. Désolé d'avoir froissé. On repasse lundi.
Le 29 Aout 2014,
Matthieu Livrieri
Nous avons visionné votre émission Grand Journal au sujet de Twitch et de la prétendue addiction au visionnage de jeu vidéo, et nous avons été choqués par le mépris porté sur le domaine du gaming et la méconnaissance du sujet.
Les attaques de votre journaliste Mathilde Serrell sont non seulement infondées — il n’a jamais été question que le streaming de jeu vidéo soit plus addictif que n’importe quelle émission télé ou événement sportif, sans compter que vous ne disposez d’aucun élément médical pour parler ainsi d’addiction — mais de plus, elles constituent une forme décomplexée de mépris et d’insultes envers tous les passionnés de cette pratique.
Sachez que la passion autour d’événements footballistiques entraîne chaque année bien plus d’excès et de violence que la pratique du visionnage de sessions de jeux vidéo. Le football, sujet de passion au centre de toutes les discussions de nombreux jeunes, pourrait tout autant être considéré comme une addiction par les observateurs extérieurs.
Sachez que le streaming de jeu vidéo en live aservi de nombreuses fois à des causes caritatives. Chaque année en France, le Zeldathon, marathon de jeux Zelda en live, récolte plusieurs milliers d’euros de dons pour la recherche contre la maladie de Crohn ou la sclérose en plaques. Aux États-Unis, un événement similaire, l’AGDQ, a récolté 1 million de dollars de dons l’hiver dernier grâce à ses sessions de jeu en live en faveur de l’association Prevent Cancer, puis cet été 600 000 $ supplémentaires en faveur de Médecins Sans Frontières.
Le streaming de jeu vidéo en live démontre que le jeu n’est pas une pratique solitaire, mais justement une passion communautaire constituée d’hommes et de femmes qui aiment partager, échanger, faire découvrir des jeux et des performances. Certains en font leur métier, certains présentent des jeux originaux et méconnus de petits créateurs indépendants, certains défendent des causes caritatives généreuses, certains utilisent le streaming pour diffuser des performances de haut niveau, et d’autres encore exploitent des bugs dans les univers virtuels et explorent la conception des jeux avec une démarche scientifique et curieuse qui éveille leur sensibilité au fonctionnement informatique.
Il y a autant de raisons de diffuser ou de regarder du jeu vidéo, autant de passions, autant de buts, qu’il y a de joueurs et de passionnés dans cet univers hétéroclite. Mais aujourd’hui, toutes ces individualités sont blessées, choquées. Les réseaux sociaux s’enflamment, des photomontages de votre journaliste, presque aussi insultants envers elle que l’est ce reportage envers nous — c’est dire ! — circulent sur le réseau, et la colère gronde.
Ainsi, et afin d’apaiser la situation, la communauté serait heureuse de recevoir de votre part des excuses publiques dans le prochain Grand Journal. Une telle marque de respect serait bienvenue envers ce milieu méconnu, et pourtant porteur de valeurs, qui n’avait besoin de cette « publicité » déplacée. Merci donc de faire preuve d’ouverture, de comprendre notre colère et d’agir de façon digne en vous excusant publiquement. Comptant sur votre compréhension.
Cordialement,
La communauté Twitch. Merci à @JumpmanFR à @MrHugoBuzz et à @Yusei59159, @Samouraills.