MANIFESTE. L’industrie de la mode québécoise et ses enjeux
Manifeste sur l’industrie de la mode au Québec
Le talent et la créativité ne manquent pas chez nos créateurs et artisans de la mode québécoise. Pourtant, elle peine à se faire valoir auprès du grand public et des médias.
Depuis quelques années, l’explosion des grandes chaînes a contribué à une nouvelle forme de consommation afin d’amener les clients à profiter de prix toujours plus bas, peu importe la qualité et les conditions de travail. Dans le monde du fast fashion, le constat est grave : seulement 3% des québécois achètent des vêtements et accessoires de créateurs d’ici [6].
Avant 1998, l’industrie du textile au Québec embauchait 100 000 personnes. Aujourd’hui, ce chiffre est réduit de presque 75%. De plus, selon Finances Québec, «Les fabricants québécois de vêtements devraient continuer à perdre des parts de marché au Québec en raison de la hausse anticipée des importations. » [3]. Le manque d’appui, de visibilité, d’éducation, de relève en production et de reconnaissance en sont les grands responsables.
Pourtant, le Québec réussit tout de même à tirer son épingle du jeu. « Les entreprises d’ici misent sur la qualité, la polyvalence de leurs employés, et l’innovation; des points impossibles à trouver dans les pays en voie de développement. » [4]. Le plus grand défi à relever, pour notre industrie, est certainement d’augmenter ses ressources en production et de se doter de main-d'œuvre qualifiée. La solution nous paraît simple : il est possible d’acheter moins, de consommer mieux et de contribuer de manière directe à notre économie.
Des solutions
Même si plusieurs entreprises réalisent qu'une main-d’œuvre qualifiée est nécessaire à la fabrication de produits de qualité, il y a un manque important de relève dans le milieu. De ce fait, il est grand temps que les écoles et le gouvernement se lancent dans des campagnes de recrutement, en valorisant ces métiers.
Plus que quiconque, les médias, les magazines mode et les blogues ont le pouvoir de participer à l’essor de l’industrie locale de la mode, en décrivant cette dernière comme étant tendance, variée et accessible. Ne serait-il pas intéressant qu'une partie du contenu des magazines québécois soit obligatoirement consacrée aux entreprises d’ici?
Conclusion
Les créateurs et l’industrie du textile au Québec ont besoin d’aide gouvernementale, de publicités, de relèves et surtout de valorisation. Nous devons, ensemble, démontrer qu’acheter local n’est ni une question de gros budget, ni une marque d’élitisme. Il s’agit simplement de reconnaissance envers des produits durables et de qualité, des produits qui auront un impact sur le Québec de demain.
"Belle et Rebelle", en collaboration avec une cinquantaine de créateurs, détaillants et acteurs de l'industrie, lançons aujourd'hui cette pétition. Parce qu'ensemble, unis, nous pouvons changer les choses et les mentalités.
Voici notre bouteille à la mer, sans prétention. Avec cœur, nous la lançons.
NB Nous appuyons aussi la Charte québécoise pour une image saine et diversifiée.
"La Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée se veut un engagement collectif pour un projet de société accueillant la diversité corporelle. Celle-ci s’exprime par une représentation plus réaliste des personnes. Aussi, elle encourage la diffusion d’images d’individus d’âges, de grandeurs, de grosseurs et d’origines culturelles variés."
http://www.jesigneenligne.com/fr/
[1] Anne Charland, À quatre épingles.
[2] Daniel Blanchette Pelletier de « La Passerelle »
[3] « Le vêtement et le textile au Québec » produite par Finances Québec
[4] Danielle Jutras, chargée de projet au Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’Industrie textile du Québec
[5] Finance Québec
[6] Sondage mené par Sensation Mode