Mettez à jour vos Paramètres de Cookies pour utiliser cette fonctionnalité.
Cliquez sur 'Tout autoriser' ou activez uniquement les 'Cookies pour une publicité ciblée '
En continuant, vous acceptez notre Politique de confidentialité qui détaille comment vos données sont utilisées et sécurisées.
J'ai compris
TRIBUNE CITOYENNE : ALORS EXPULSEZ NOUS TOUS !

TRIBUNE CITOYENNE : ALORS EXPULSEZ NOUS TOUS !

1 personnes ont signé. Allons jusqu'à
50 soutiens

Fermer

Finaliser votre signature

,
En continuant, vous acceptez de recevoir les courriels d'Avaaz. Notre Politique de confidentialité protège vos données et explique comment elles peuvent être utilisées. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Si vous avez moins de 16 ans, demandez l'accord de votre responsable légal.
Cette pétition a été lancée par Comité D. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Comité D.
a lancé une pétition à destination de
ABDOURAHMANE RIDOUANE
Depuis la fin des années 80, le paradigme islamophobe s’est progressivement imposé au sein du système politique et judiciaire français, à tel point que l’état de droit semble désormais un lointain souvenir.    

Dans ce nouveau monde, ce sont les personnes mises en cause qui doivent prouver leur innocence, c’est la criminalité ou le djihadisme « d’atmosphère » qui sont invoqués pour construire l’appartenance à une foi ou une opinion politique comme une menace, c’est le « principe de précaution » qui prévaut désormais pour obtenir des condamnations à la chaine sur des faits rarement qualifiés, dévoyé par des ministres de l’intérieur successifs, plus pressés de se signaler électoralement auprès des électeurs d’extrême droite dont ils convoitent les suffrages que d’assurer une sécurité stable et pérenne à l’ensemble de nos concitoyens.  

Comme les musulmans étaient la cible principale de ces actions de criminalisation, de déshumanisation et de marginalisation, la majorité de nos concitoyens n’a pas pris la pleine mesure de la destruction méthodique de nombre de nos libertés publiques communes, si durement acquises.

On ferme une mosquée ou une école ici, on dissout une association là, on expulse un imam là-bas et dans le bruit de fond médiatique qui, de polémique islamophobe en crispation vestimentaire, occupe notre conscience collective, c’est devenu presque normal.  

« Il y a sûrement une bonne raison », se dit-on.   Et il y en a effectivement une, politique, qui a moins à voir avec les musulmans visés qu’avec les groupes qui font de la stigmatisation de millions de nos concitoyens un fonds de commerce électoral : celui qui a remplacé les judéo-bolcheviks par les islamo-gauchistes, qui lance des meutes pour harceler un humoriste ayant le mauvais bonnet ou la mauvaise barbe, qui utilise les moyens structurels et régaliens de l’état pour servir un projet raciste, liberticide et destructeur.  

Abdourahmane Ridouane, cadre musulman reconnu de la communauté de Pessac, respecté et aimé de toutes celles et ceux qui ont eu à le connaitre, a subit tout cela à la fois.

Sous l’impulsion de Gérald Darmanin puis de Bruno Retailleau, l’appareil de criminalisation des musulmans au sein du ministère de l’intérieur a utilisé absolument tous les moyens à sa disposition, dans un acharnement sans précédent dans l’histoire récente, pour se débarrasser de lui, d’une manière ou d’une autre.  

D’abord ils ont visé la mosquée, en cherchant à la fermer, alors que des milliers de fidèles en bénéficient et que toutes les enquêtes sur le terrain ont montré que, de l’éducation des jeunes à l’action sociale en passant par les activités culturelles et cultuelles ouvertes à tous, c’était un point de rayonnement pour l’ensemble des habitants.

Ayant échoué, ils se sont ensuite attaqués personnellement à Abdourahmane Ridouane.

En cause ?

Sa dénonciation du racisme, de l’islamophobie, de son indéfectible soutien au peuple palestinien, mais aussi le fait qu’un homme, noir, musulman, puisse s’exprimer de manière libre et éloquente sur des problèmes de société, comme pourrait le faire n’importe quel citoyen.

Sauf que Abdourahmane Ridouane n’a jamais commis la moindre action criminelle ni causé du tort à qui que ce soit.   Alors ils ont tapé là où ça faisait le plus mal : à l’heure où sa grande sœur était mourante au Niger, alors qu’il attendait le renouvellement de son titre de séjour, retardé indéfiniment pour des raisons politiques, il n’a pas pu être auprès d’elle dans ses derniers instants, n’obtenant un récépissé que trop tard, pour aller l’enterrer.  

Et comme ni les calomnies, ni les menaces, ni les intimidations, ni les attaques personnelles ne parvenaient à le détruire, alors le ministère et ses supplétifs ont tout simplement enfermé pendant trois mois Abdourahmane Ridouane dans un centre de rétention à près de 600 km de chez lui.

Privé de liberté, séparé de sa famille, en attente d’expulsion, le ministère a mené procès après procès pour tenter de l’éloigner de la France et trouver une base judiciaire, même symbolique, pour justifier la dépense de millions d’euros de services publics à la criminalisation d’un innocent pour seul motif politique.  

Là aussi, le gouvernement a échoué et, après de longs mois, Abdourahmane a été remis en liberté, devant pointer au début 3 fois puis (réduit) à 2 fois par jour au commissariat de Bordeaux, éloigné de son commissariat local situé à Pessac.  

Le 10 mars 2025, malgré une décision de justice en dépit du bon sens, l’acharnement de l’état contre un seul homme a finalement payé. Son seul crime retenu aura été de soutenir la Palestine pendant que les civils à Gaza font l’objet du génocide le plus documenté de l’histoire humaine et que ses auteurs sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

La qualification d’« apologie du terrorisme » ainsi retenue (et dont Abdourahmane Ridouane fait dûment appel) ne trompe personne. Il s’agit bien d’un procès évidemment politique.  

Il est ironiquement triste que la France déploie plus d’efforts à fournir des armes et à donner un blanc-seing à des criminels de guerre qu’à défendre la liberté d’expression dont elle se prévaut aux quatre coins du monde lorsque celle-ci est occasionnellement utilisée par un homme qui a le double tort d’être noir et musulman.  

Dès lors que la communauté musulmane exprime une indignation ou prend position sur des sujets sensibles, notamment ceux liés aux conflits internationaux comme le génocide en cours en Palestine, elle se heurte souvent à une crispation de la société. Sous couvert de la protection des valeurs républicaines et de la neutralité, toute mobilisation est rapidement perçue comme une posture victimaire ou comme une tentative de créer des tensions communautaires.Cette réaction, amplifiée par le traitement médiatique et les discours politiques, révèle un malaise profond de la société.  

Donc puisque toute critique du racisme, toute dénonciation des discriminations structurelles dont font l’objet les musulmans, tout appel à mettre fin au génocide des Palestiniens, toute mise en cause de la politique coloniale israélienne et demain, le gouvernement s’y applique, toute participation sportive ou chronique humoristique…, en somme tout usage de libertés fondamentales par les citoyens qui déplaisent à l’extrême droite tend à être criminalisé, une évidence se manifeste :  

Si vous expulsez Abdourahmane Ridouane pour cela, autant nous expulser tous !  

Expulsez alors tous les Noirs et les Arabes de ce pays !  

Expulsez aussi les Blancs qui ont le tort de les prendre pour égaux !

Expulsez
les défenseurs des libertés et ceux qui, quand une élève porte un bandana, ne voient qu’une enfant venue étudier et non une menace à la République !  

Expulsez les gens qui veulent jouer au foot ou au basket ensemble et qui n’ont pas peur de perdre le match parce que leur coéquipier s’arrête une minute pour boire un verre d’eau et manger trois dattes !  

Expulsez celles qui ont envie d’aller à la piscine ou à la plage et juste de passer un bon moment, sans avoir à mesurer la longueur des maillots !  

Expulsez toutes celles et ceux qui pensent que les Palestiniens sont des êtres humains, avec quelques-uns des droits qui en découlent… comme de vivre et d’exister sur leur terre !  

Expulsez l’immense majorité des Français qui nomment ce génocide pour ce qu’il est et qui n’en peuvent plus de voir des morceaux d’enfants sur leurs écrans en essayant de réconcilier cette vision d’horreur avec l’idéal humaniste français dont nos dirigeants politiques n’ont fait qu’une chimère !  

Expulsez les experts de l’ONU, d’Amnesty International et de Human Rights Watch !  

Expulsez tous les gens qui résistent et qui ne peuvent se résoudre à ce que ce massacre de dizaines de milliers de civils en temps réel se joue à guichet ouvert et soit devenu une statistique de notre temps !  

Expulsez les médecins qui témoignent et les humanitaires meurtris !  

Expulsez les avocats et les enseignants en droit vu qu’ils ne sont plus d’aucune utilité quand ils disent autre chose que ce qui sert vos buts politiques !
 
Expulsez tous les imams de France et tous les enseignants de l’islam et laissez les gens apprendre sur CNews ce que dit la foi de 2 milliards de personnes !  

Expulsez les associations et les acteurs de terrain, tous ces gens qui tiennent à bout de bras l’éducation, la santé, le vivre-ensemble et tout ce que vous avez échoué à protéger !  

Expulsez les tous et quand il ne restera plus que vous, rappelez-vous qu’Abdourahmane Ridouane n’a rien dit d’autre que Nous.

Publiée (Mis à jour )