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Bernard Cazeneuve et Manuel Valls: En finir avec les violences policières
Alessio M.
a lancé une pétition à destination de
Bernard Cazeneuve et Manuel Valls
Nous, personnels et étudiant-e-s des Universités, condamnons avec indignation les faits au sujet desquels notre collègue Guillaume Vadot a porté plainte auprès du parquet de Bobigny ce 27 septembre. Ces faits sont les suivants : abus d’autorité, violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, menaces, injures publiques et vol
Guillaume Vadot est doctorant et enseignant de statut précaire (ATER - Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à la Sorbonne. Les menaces des policiers qui l’ont agressé ( "on va venir à la Sorbonne t'exterminer toi et tes collègues" ) s'inscrivent dans ce contexte plus large où la recherche en sciences sociales est de plus en plus accusée de fournir des excuses aux terroristes ou de relativiser l'horreur de leurs actes. Ces propos, relayés sous différentes formes par la majorité des élites politiques dans le contexte post-attentats, ne peuvent qu'être interprétés comme un chèque en blanc pour des pratiques toujours plus violentes et répressives.
Nous réagissons pour Guillaume Vadot, mais au-delà, contre toutes les formes de violences policières. La question n'est pas seulement « que fait la police ? », mais aussi « à qui le fait-elle ? » : les personnes ciblées par le racisme, habitant-e-s de quartiers populaires, et, de manière plus accrue depuis l'état d'urgence, les militant-e-s, sont les victimes de ce genre de traitements spéciaux ultra-violents. Ce qui est arrivé à notre collègue, par l’écho rencontré par l’affaire, nous donne la possibilité et la responsabilité de rendre visible ce qui ne l’est malheureusement jamais.
De plus, sous l’état d’urgence sans cesse prolongé, l'assimilation rapide au terrorisme de tout acte contestataire ou de toute infraction mineure, procédé bien rôdé dans nombre de régimes dont on se plait généralement à souligner le caractère autoritaire, ne peut être acceptée.
Un climat lourd s’installe, les libertés publiques sont limitées, menacées. Ainsi, ce qui est arrivé le soir du 22 septembre, et plus encore le 19 juillet avec la mort d’Adama Traoré dans les mains de la police, nous amène à poser publiquement la question : jusqu’où va-t-on aller ?
Nous demandons instamment la tenue d’une enquête impartiale et publique, et, si cette dernière aboutissait aux conclusions que nous redoutons, appelons à des sanctions exemplaires.
Premiers signataires :
Sarah Abdelnour, maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Dauphine
Catherine Achin, politiste, université Paris-Dauphine
Ludivine Bantigny, maître de conférences en histoire, Université de Rouen
Emmanuel Barot, maître de conférence en philosophie, Université Jean-Jaurès, Toulouse
Jean-François Bayart, directeur de recherches en science politique, CNRS
Florence Brisset-Foucault, maitresse de conférence en science politique, IMAF, Université Paris 1
Gabrielle Chomentowski, enseignante chercheuse, INALCO
Déborah Cohen, maitre de conférence en histoire, Université de Rouen
Laurence De Cock, enseignante en didactique de l'histoire, Université Paris Diderot
Elsa Dorlin, professeure de philosophie, Université Paris 8
Cédric Durand, maître de conférence en économie, Université Paris 13
Fred Eboko, politiste, CEPED, Université Paris Descartes - IRD
Karine Espineira, sociologue, Université Paris 8
Eric Fassin, professeur de science politique, Université Paris 8
Franck Fischbach, directeur de la faculté de philosophie, Université de Strasbourg
Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur en histoire, Université Grenoble 3
Thomas Glesener, maître de conférences en histoire moderne, Aix-Marseille université
Nacira Guénif, professeure de sociologie, Université Paris 8 Saint-Denis
Odile Henry, professeure de sociologie, Université Paris 8
Razmig Keucheyan, professeur de sociologie, Université de Bordeaux
Abir Kréfa, maîtresse de conférences e,n sociologie, Université Lyon 2
Olivier Le Cour Grandmaison, maître de conférence en science politique, Université d’Evry-Val-d’Essonne
Rémi Lefebvre, professeur de science politique, Université Lille 2
Sandrine Lévêque, professeur de science politique, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Michael Lowy, directeur de recherche émerite, EHESSBruno Maurer, Professeur en sciences du langage, Université Paul Valéry Montpellier III
Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Philippe Marlière, professeur de science politique, University College, Londres
Bernard Mezzadri, Maître de conférences en langues anciennes, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse
Olivier Neveux, professeur d'histoire et d'esthétique, ENS de Lyon
Julie Pagis, chargée de recherche en sociologie politique au CNRS, CERAPS, Lille
Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire, université Paris 8 Saint-Denis
Willy Pelletier, professeur de sociologie, université de Picardie
Sabine Planel, chargée de recherche, IRD, dir. adjointe Institut des mondes africains
Emmanuel Renault, professeur de philosophie, Université Paris Ouest Nanterre
Johanna Siméant, professeure de science politique, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Yasmine Siblot, professeure de sociologie, Université Paris 8 Saint-Denis
Yves Sintomer, professeur de science politique, CNRS – Université Paris 8 Saint-Denis
Isabelle Sommier, professeure de sociologie politique à l'Université Paris 1
Jean Baptiste THOMAS, maître de conférence en histoire hispano-américaine, Université de Poitiers
Sylvie Tissot, professeure de science politique, Université Paris 8
Xavier Vigna, professeur d'histoire contemporaine, Université de Bourgogne
Sophie Wahnich, directrice de recherches en histoire au CNRS
Guillaume Vadot est doctorant et enseignant de statut précaire (ATER - Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à la Sorbonne. Les menaces des policiers qui l’ont agressé ( "on va venir à la Sorbonne t'exterminer toi et tes collègues" ) s'inscrivent dans ce contexte plus large où la recherche en sciences sociales est de plus en plus accusée de fournir des excuses aux terroristes ou de relativiser l'horreur de leurs actes. Ces propos, relayés sous différentes formes par la majorité des élites politiques dans le contexte post-attentats, ne peuvent qu'être interprétés comme un chèque en blanc pour des pratiques toujours plus violentes et répressives.
Nous réagissons pour Guillaume Vadot, mais au-delà, contre toutes les formes de violences policières. La question n'est pas seulement « que fait la police ? », mais aussi « à qui le fait-elle ? » : les personnes ciblées par le racisme, habitant-e-s de quartiers populaires, et, de manière plus accrue depuis l'état d'urgence, les militant-e-s, sont les victimes de ce genre de traitements spéciaux ultra-violents. Ce qui est arrivé à notre collègue, par l’écho rencontré par l’affaire, nous donne la possibilité et la responsabilité de rendre visible ce qui ne l’est malheureusement jamais.
De plus, sous l’état d’urgence sans cesse prolongé, l'assimilation rapide au terrorisme de tout acte contestataire ou de toute infraction mineure, procédé bien rôdé dans nombre de régimes dont on se plait généralement à souligner le caractère autoritaire, ne peut être acceptée.
Un climat lourd s’installe, les libertés publiques sont limitées, menacées. Ainsi, ce qui est arrivé le soir du 22 septembre, et plus encore le 19 juillet avec la mort d’Adama Traoré dans les mains de la police, nous amène à poser publiquement la question : jusqu’où va-t-on aller ?
Nous demandons instamment la tenue d’une enquête impartiale et publique, et, si cette dernière aboutissait aux conclusions que nous redoutons, appelons à des sanctions exemplaires.
Premiers signataires :
Sarah Abdelnour, maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Dauphine
Catherine Achin, politiste, université Paris-Dauphine
Ludivine Bantigny, maître de conférences en histoire, Université de Rouen
Emmanuel Barot, maître de conférence en philosophie, Université Jean-Jaurès, Toulouse
Jean-François Bayart, directeur de recherches en science politique, CNRS
Florence Brisset-Foucault, maitresse de conférence en science politique, IMAF, Université Paris 1
Gabrielle Chomentowski, enseignante chercheuse, INALCO
Déborah Cohen, maitre de conférence en histoire, Université de Rouen
Laurence De Cock, enseignante en didactique de l'histoire, Université Paris Diderot
Elsa Dorlin, professeure de philosophie, Université Paris 8
Cédric Durand, maître de conférence en économie, Université Paris 13
Fred Eboko, politiste, CEPED, Université Paris Descartes - IRD
Karine Espineira, sociologue, Université Paris 8
Eric Fassin, professeur de science politique, Université Paris 8
Franck Fischbach, directeur de la faculté de philosophie, Université de Strasbourg
Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur en histoire, Université Grenoble 3
Thomas Glesener, maître de conférences en histoire moderne, Aix-Marseille université
Nacira Guénif, professeure de sociologie, Université Paris 8 Saint-Denis
Odile Henry, professeure de sociologie, Université Paris 8
Razmig Keucheyan, professeur de sociologie, Université de Bordeaux
Abir Kréfa, maîtresse de conférences e,n sociologie, Université Lyon 2
Olivier Le Cour Grandmaison, maître de conférence en science politique, Université d’Evry-Val-d’Essonne
Rémi Lefebvre, professeur de science politique, Université Lille 2
Sandrine Lévêque, professeur de science politique, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Michael Lowy, directeur de recherche émerite, EHESSBruno Maurer, Professeur en sciences du langage, Université Paul Valéry Montpellier III
Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Philippe Marlière, professeur de science politique, University College, Londres
Bernard Mezzadri, Maître de conférences en langues anciennes, Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse
Olivier Neveux, professeur d'histoire et d'esthétique, ENS de Lyon
Julie Pagis, chargée de recherche en sociologie politique au CNRS, CERAPS, Lille
Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire, université Paris 8 Saint-Denis
Willy Pelletier, professeur de sociologie, université de Picardie
Sabine Planel, chargée de recherche, IRD, dir. adjointe Institut des mondes africains
Emmanuel Renault, professeur de philosophie, Université Paris Ouest Nanterre
Johanna Siméant, professeure de science politique, Université Paris-1 Panthéon Sorbonne
Yasmine Siblot, professeure de sociologie, Université Paris 8 Saint-Denis
Yves Sintomer, professeur de science politique, CNRS – Université Paris 8 Saint-Denis
Isabelle Sommier, professeure de sociologie politique à l'Université Paris 1
Jean Baptiste THOMAS, maître de conférence en histoire hispano-américaine, Université de Poitiers
Sylvie Tissot, professeure de science politique, Université Paris 8
Xavier Vigna, professeur d'histoire contemporaine, Université de Bourgogne
Sophie Wahnich, directrice de recherches en histoire au CNRS
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