Promouvoir l'éducation non-violente!
L’interdiction de tous les châtiments corporels envers les enfants est une obligation des gouvernements en vertu non seulement des traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme mais plus particulièrement de la Convention relative aux droits de l'enfant, ratifiée par la Belgique le 15 janvier 1992.
Malheureusement, en Belgique les punitions physiques infligées aux enfants par les parents demeurent socialement admises. Les parents belges ont encore le «droit» d’infliger des châtiments corporels à leur enfant pour autant que cela ne provoque pas des blessures apparentes.
Les châtiments corporels constituent la forme la plus répandue de violence
à l’encontre des enfants en tant qu’êtres humains. Inefficaces en tant que
méthode de discipline et d’éducation, les châtiments corporels transmettent un
message erroné et peuvent être à l’origine de graves dommages physiques et
mentaux subis par des enfants.
Il est inquiétant de constater que les châtiments corporels infligés aux
adultes sont considérés comme des agressions illégales tandis qu’ils ne sont
pas explicitement interdits à l’encontre des enfants. De même, si la violence
conjugale a été interdite de manière explicite dans la législation belge,
pourquoi ne pas, de la même manière, interdire la violence faite aux enfants ?
Le Code civil de 1995 dispose que les relations entre les parents et les enfants doivent être basées sur le respect mutuel. Or, son interpretation ne suppose pas une interdiction faite aux parents d'infliger des châtiments corporels à leurs enfants. Ceci confirme la nécessité de le modifier.
Les enfants apprennent en suivant l’exemple de leurs parents et d’autres
personnes de leur entourage. C’est ainsi que les châtiments corporels qui leur
sont infligés leur donnent l’impression que la violence est un moyen acceptable
de résolution des conflits entre les personnes.
Étant donné que les châtiments corporels en Belgique ne sont pas explicitement
interdits, et que la Belgique n’a pas pris en considération les observations
finales qui lui ont été faites par le Comité des droits de l’enfant des Nations
Unies en 1995, l’encourageant à réviser sa législation en vue d’interdire les
châtiments corporels au sein de la famille, elle a été l’objet de deux
réclamations collectives auprès du Comité européen des Droits sociaux du
Conseil de l’Europe.
La première réclamation collective datant de 2003 a été déposée par
l’Organisation Mondiale Contre la Torture. Suite à cette réclamation
collective, le Comité européen des Droits sociaux a rendu une décision, concluant
à la violation de l’article 17 de la Charte sociale européenne (qui
garantit aux enfants et aux adolescents le droit de grandir dans un milieu
favorable à l'épanouissement de leur personnalité et au développement de leurs
aptitudes physiques et mentales).
Cependant, en raison de l’absence de progrès réalisés depuis lors, le 11
février dernier, une autre réclamation collective contre la Belgique a été
déposée par l’Association pour la protection des enfants (APPROACH) Ltd., qui
assure le secrétariat de la « Global Initiative to End All Corporal Punishment
of Children » (Initiative mondiale en vue de mettre fin à tous les châtiments
corporels infligés aux enfants). Cette procédure est en cours et la Belgique
risque d’être, une nouvelle fois, condamnée par le Comité des Droits sociaux du
Conseil de l’Europe.