×
Légaliser l'avortement sans risque
Chafik C.
a lancé une pétition à destination de
LES MAROCAINS DU MONDE
La question de l’avortement reste parmi les
sujets les plus sensibles au Maroc, bien qu’il soit pratiqué clandestinement
chaque jour.
Au Maroc, le nombre de grossesses non désirées est évalué à un millier par jour et leurs circonstances sont diverses.
Face à cette situation, le Maroc dispose d’un système législatif très restrictif :
Selon l’article 453 du Code pénal, l’avortement n’est autorisé que dans le cas où la vie ou la santé de la mère sont mis en jeu mais tenir compte de sa santé psychique. Or, si l'on se réfère à la définition que l'O.M.S, dont le Maroc est membre, on constate que la définition de la santé prend en compte à la fois l'aspect physique et mental : "la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité".
La loi punit en outre et l’avorteur et l’avortée ainsi que les personnes intermédiaires sauf quand il s’agit de préserver la santé ou la vie de la mère.
L’avortement n’est malheureusement pas autorisé en cas de viol, d’inceste, de femmes qui souffrent de pathologies psychiatriques (retardées mentales qui représentent une proie facile pour des individus sans scrupules) de mineures ou encore en cas de malformations fœtales graves pouvant être létales ou engendrer un lourd handicap psycho moteur à la naissance.
Résultat de cette situation
1. On évalue, en effet, à (600 à 800) le nombre de cas d’avortements clandestins pratiqués quotidiennement à travers le Maroc.
2. Il y a 500 à 600 avortements clandestins médicalisés effectués par jour par des gynécologues, généralistes, chirurgiens, etc. 3. L’acte est très lucratif (1 500 à 10 000 Dh selon la patiente, la durée de la grossesse et le médecin) mais occasionne du stress et un risque d’incarcération pour le médecin.
4. 150 à 200 avortements autres sont carrément non médicalisés et sont effectués chaque jour dans des conditions sanitaires catastrophiques par des infirmières, sages-femmes, kablates, faiseuses d’anges, etc. Le coût est certes moins élevé mais les complications très graves.
Selon l’OMS, 13% de la mortalité maternelle qui reste ENCORE très élevée au Maroc, est imputé à l’avortement.
Et encore, ces statistiques sont très largement sous-estimées, étant donné l’illégalité de l’acte et le caractère tabou du sujet. Elles ne prennent pas en compte le grand nombre de suicides ou d’expulsion du giron familial liés aux grossesses illégitimes. En outre, le mal va parfois bien au delà de l’avortement. Car quand elles échappent à la mort, bon nombre d’accouchées garderont des séquelles organiques (stérilité, entre autres) et psychiques (dépressions).
Le seul service de la maternité des Orangers, reçoit quotidiennement des patientes ayant rompu leur poche des eaux aux alentours de 20 semaines, que faire ?
Laisser poursuivre la grossesse avec un risque certain d'infection et une chance nulle d'obtenir un nouveau né vivant, en bonne santé ou les faire avorter ? Mais alors comment et avec quoi?
Certaines par contraintes ou par dépit se trouvent obligées de garder la grossesse, que sera leur avenir à elles et celui de tous ces enfants abandonnés à l’hôpital ou dans la rue ?
Face à cette situation, l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) créée en 2008 propose quelques pistes de réflexion :
Rompre le silence et briser le tabou, en ouvrant un débat national ET
Mettre l’accent sur la prévention :
1. en encourageant une éducation sexuelle au profit des jeunes gens et des jeunes filles au sein de la famille, des établissements scolaires, universitaires et de formation professionnelle, des maisons de jeunes, d’associations de quartier, etc. ou par les médias. 2. En facilitant l’accès à des moyens contraceptifs efficaces et pourquoi pas, à la pilule abortive, sous contrôle médical. 3. En actualisant et en assouplissant la loi sur l’avortement, comme l’ont fait plusieurs pays musulmans comme la Tunisie, la Turquie par exemple. Au Maroc, la loi actuelle n’autorise l’avortement qu’en cas de pathologies maternelles graves, pouvant mettre en danger la vie de la mère ou de l’enfant. Il serait judicieux d’étendre cette précaution aux pathologies fœtales et certaines situations sociales. Il faudrait aussi que le législateur permette d’interrompre une grossesse consécutive au viol ou à l’inceste, par exemple. Évidemment, cet assouplissement de la loi sur l’avortement devra être étroitement cadré et entouré de garde-fous très stricts : les indications d’interruption de grossesse devront être minutieusement définies par un comité d’éthique et, sauf cas exceptionnels, fixées par la loi. En tout état de cause, l’avortement ne devrait pas intervenir au delà de deux mois de grossesse, sauf en cas de malformations fœtales ou il pourrait être réalisé jusqu’à quatre mois.
Les conséquences de cet assouplissement de la loi auront sûrement un impact très POSITIF :
- L’avortement se fera dans de meilleures conditions sanitaires d’où réduction de la mortalité maternelle .
- Le médecin travaillera dans un cadre légal,
- La transparence vis-à-vis du monde sera assurée,
- Le coût sera moins élevé sur le plan socioéconomique.
Au Maroc, le nombre de grossesses non désirées est évalué à un millier par jour et leurs circonstances sont diverses.
Face à cette situation, le Maroc dispose d’un système législatif très restrictif :
Selon l’article 453 du Code pénal, l’avortement n’est autorisé que dans le cas où la vie ou la santé de la mère sont mis en jeu mais tenir compte de sa santé psychique. Or, si l'on se réfère à la définition que l'O.M.S, dont le Maroc est membre, on constate que la définition de la santé prend en compte à la fois l'aspect physique et mental : "la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité".
La loi punit en outre et l’avorteur et l’avortée ainsi que les personnes intermédiaires sauf quand il s’agit de préserver la santé ou la vie de la mère.
L’avortement n’est malheureusement pas autorisé en cas de viol, d’inceste, de femmes qui souffrent de pathologies psychiatriques (retardées mentales qui représentent une proie facile pour des individus sans scrupules) de mineures ou encore en cas de malformations fœtales graves pouvant être létales ou engendrer un lourd handicap psycho moteur à la naissance.
Résultat de cette situation
1. On évalue, en effet, à (600 à 800) le nombre de cas d’avortements clandestins pratiqués quotidiennement à travers le Maroc.
2. Il y a 500 à 600 avortements clandestins médicalisés effectués par jour par des gynécologues, généralistes, chirurgiens, etc. 3. L’acte est très lucratif (1 500 à 10 000 Dh selon la patiente, la durée de la grossesse et le médecin) mais occasionne du stress et un risque d’incarcération pour le médecin.
4. 150 à 200 avortements autres sont carrément non médicalisés et sont effectués chaque jour dans des conditions sanitaires catastrophiques par des infirmières, sages-femmes, kablates, faiseuses d’anges, etc. Le coût est certes moins élevé mais les complications très graves.
Selon l’OMS, 13% de la mortalité maternelle qui reste ENCORE très élevée au Maroc, est imputé à l’avortement.
Et encore, ces statistiques sont très largement sous-estimées, étant donné l’illégalité de l’acte et le caractère tabou du sujet. Elles ne prennent pas en compte le grand nombre de suicides ou d’expulsion du giron familial liés aux grossesses illégitimes. En outre, le mal va parfois bien au delà de l’avortement. Car quand elles échappent à la mort, bon nombre d’accouchées garderont des séquelles organiques (stérilité, entre autres) et psychiques (dépressions).
Le seul service de la maternité des Orangers, reçoit quotidiennement des patientes ayant rompu leur poche des eaux aux alentours de 20 semaines, que faire ?
Laisser poursuivre la grossesse avec un risque certain d'infection et une chance nulle d'obtenir un nouveau né vivant, en bonne santé ou les faire avorter ? Mais alors comment et avec quoi?
Certaines par contraintes ou par dépit se trouvent obligées de garder la grossesse, que sera leur avenir à elles et celui de tous ces enfants abandonnés à l’hôpital ou dans la rue ?
Face à cette situation, l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (AMLAC) créée en 2008 propose quelques pistes de réflexion :
Rompre le silence et briser le tabou, en ouvrant un débat national ET
Mettre l’accent sur la prévention :
1. en encourageant une éducation sexuelle au profit des jeunes gens et des jeunes filles au sein de la famille, des établissements scolaires, universitaires et de formation professionnelle, des maisons de jeunes, d’associations de quartier, etc. ou par les médias. 2. En facilitant l’accès à des moyens contraceptifs efficaces et pourquoi pas, à la pilule abortive, sous contrôle médical. 3. En actualisant et en assouplissant la loi sur l’avortement, comme l’ont fait plusieurs pays musulmans comme la Tunisie, la Turquie par exemple. Au Maroc, la loi actuelle n’autorise l’avortement qu’en cas de pathologies maternelles graves, pouvant mettre en danger la vie de la mère ou de l’enfant. Il serait judicieux d’étendre cette précaution aux pathologies fœtales et certaines situations sociales. Il faudrait aussi que le législateur permette d’interrompre une grossesse consécutive au viol ou à l’inceste, par exemple. Évidemment, cet assouplissement de la loi sur l’avortement devra être étroitement cadré et entouré de garde-fous très stricts : les indications d’interruption de grossesse devront être minutieusement définies par un comité d’éthique et, sauf cas exceptionnels, fixées par la loi. En tout état de cause, l’avortement ne devrait pas intervenir au delà de deux mois de grossesse, sauf en cas de malformations fœtales ou il pourrait être réalisé jusqu’à quatre mois.
Les conséquences de cet assouplissement de la loi auront sûrement un impact très POSITIF :
- L’avortement se fera dans de meilleures conditions sanitaires d’où réduction de la mortalité maternelle .
- Le médecin travaillera dans un cadre légal,
- La transparence vis-à-vis du monde sera assurée,
- Le coût sera moins élevé sur le plan socioéconomique.
Publiée
(Mis à jour )
Signaler cette page comme inappropriée
Il y a une erreur lors de la transmission de vos fichiers.