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Assemblée Nationale : Appel à légiférer contre toutes les violences envers les enfants

Assemblée Nationale : Appel à légiférer contre toutes les violences envers les enfants

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Cette pétition a été lancée par Cecile K. et ne représente peut-être pas un positionnement d'Avaaz
Cecile K.
a lancé une pétition à destination de
assemblée nationale
Après la "liberté d'importuner", celle de corriger ?

Signez ici la pétition en lien avec la tribune parue dans Libération du 16 février 2018 pour réclamer l'abolition des châtiments corporels et humiliations faites aux enfants et le développement du soutien à la parentalité : http://www.liberation.fr/debats/2018/02/15/apres‐la‐liberte‐d‐importuner‐celle‐de‐corriger_1630020


Dans la foulée de la campagne contre les violences éducatives ordinaires lancée par la Fondation pour l’enfance tout juste un an après l’annulation de la loi contre les châtiments corporels et les humiliations par les membres du Conseil constitutionnel, Libération fait sa Une du 7 février sur l’éducation non‐violente. À l’évidence, le sujet est mûr. Toutefois, une importante incompréhension semble persister quant aux enjeux du soutien à la parentalité. Il suffirait de se faire confiance, peut‐on lire dans l’éditorial. Ou peut‐être se fier au « bon sens » ou son « instinct » ? Malheureusement, les mécanismes de la violence éducative sont la plupart du temps si profondément enracinés que le bon sens des parents ou leur instinct pourraient bien être les pires ennemis des enfants et se faire confiance se révéler insuffisant. Par ailleurs, des parents revendiquent leur droit le plus légitime de recourir aux fessées comme moyen éducatif et s’offusquent qu’une loi puisse ainsi entraver leur « liberté de corriger ». Un tel rejet d’une loi, pourtant nécessaire, est sans doute un indice du fait que la loi ne suffit pas, que le soutien à la parentalité est la clé et que, de ce fait, l’expression croissante du besoin d’un tel soutien doit être prise au sérieux !

Mépriser les efforts de ceux qui ont décidé, au quotidien avec leurs enfants, de semer les graines de la non‐violence et de la coopération, participe de la même logique que celle du propos de Millet, Lahaie & Co et de leur défense de « la liberté d’importuner » ‐ dans le cas des enfants, la liberté de corriger ‐ et revient à être complice des violences faites aux enfants. La violence éducative ordinaire est le terreau qui fabrique des bourreaux mais aussi des victimes en raison des mécanismes de soumission associés à l’autoritarisme. Toutes les formes de violence, des plus « petites » aux plus graves, sont liées. Il est urgent de sortir, enfin, du déni de ces violences moins visibles car banalisées. Les agressions sexuelles et les violences infligées ordinairement aux femmes ne sont que la partie visible, récemment mise en lumière, de l’immense iceberg des violences exercées à l’encontre des plus vulnérables. Les enfants constituent la population des victimes la plus vaste. Faire le choix d’une éducation non violente, c’est cultiver chez les enfants des aptitudes à ne pas se soumettre et à apprendre une autre forme de rapport humain que le rapport de force. L’éducation non‐violente est un enjeu de taille, à la fois individuel et collectif, et donc politique, parce que le futur est conditionné par le genre d’éducation que nous donnons à nos enfants.

Plutôt que d’opposer leurs railleries, les sceptiques feraient mieux de soutenir les parents et autres éducateurs « dépassés » qui ont décidé de se prendre en main pour créer en France une culture de la bienveillance. Loin des fantasmes du parent parfait ou de l’enfant roi, les outils proposés dans le cadre de l’éducation non‐violente sont pragmatiques, respectueux des besoins des enfants comme des parents, et adaptés à la réalité quotidienne des familles modernes, soumises à de nombreuses pressions, parfois contradictoires. Si certains parents semblent incarner « naturellement » un modèle éducatif non violent, la plupart ont besoin d’apprendre de nouveaux comportements, et parfois de prendre conscience de ceux qui les ont fait souffrir dans leur propre enfance et de les désapprendre. Les livres, les discussions avec d’autres parents partageant les mêmes préoccupations et valeurs, et les ateliers ouvrent alors la possibilité d’un changement social résolument en marche.

Nous appelons le gouvernement à enfin légiférer pour que toute violence envers les enfants, tout châtiment, toute humiliation ou punition corporelle soient abolis, et qu'enfin notre pays protège les enfants au même titre que les adultes. Dans ce cadre, tous les parents devront pouvoir bénéficier d’un soutien pour éduquer leurs enfants dans le respect de leur intégrité.

Premiers signataires :
Catherine GUEGUEN, pédiatre, autrice
Gilles LAZIMI, médecin, enseignant
Muriel SALMONA, psychiatre
Isabelle FILLIOZAT, psychothérapeute, autrice
Olivier MAUREL, auteur
Jacques SALOME, psychosociologue formateur en relations humaines, écrivain
Catherine DUMONTEIL KREMER, autrice, formatrice, rédactrice en chef
Mathieu RICARD, moine bouddhiste, photographe, auteur
Martin WINCKLER, médecin, auteur
Marie‐Hélène LAHAYE, juriste, autrice
Maud PETIT, députée
Daliborka MILOVANOVIC, journaliste, éditrice
Marie‐Florence ASTOIN, formatrice, coach
Cécile KOVACSHAZY, maîtresse de conférences
Sophie RABHI‐BOUQUET, pédagogue
Claude DIDIERJEAN‐JOUVEAU, autrice, chroniqueuse
Clara BELLAR, réalisatrice, actrice
Yves BONNARDEL, auteur
Marc‐André COTTON, enseignant, psychohistorien
Brigitte GUIMBAL, chroniqueuse
Laurence DUDEK, psychopédagogue et autrice
Isabelle TITTI DINGONG, médecin pédiatre
Stéphanie BLONDIN, médecin
Soline LUCAS, autrice, professeuse des écoles, OVEO
Maja MIJAILOVIC, consultante en SI, Enfance épanouie
Sophie BLUM, graphiste, OVEO
Anne‐Claire RICOT, OVEO
Amandine CADARS , accompagnante périnatale, OVEO
Raphaële HOULETTE , accompagnante parentale, OVEO

Texte et signatures coordonnés par :
Daliborka MILOVANOVIC, journaliste, éditrice
Marie‐Florence ASTOIN, formatrice, coach
Cécile KOVACSHAZY, maîtresse de conférences.


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