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Culture N.
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Le Gouvernement de la N.Calédonie et les institutions chargées de la compétence culturelle
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Face à l’actuelle situation sanitaire mondiale et inédite, le secteur artistique et culturel calédonien n’échappe pas à la crise qui touche l’ensemble des acteurs économiques du pays, un grand nombre de projets ayant été ou seront annulés sur une période encore difficile à définir.
Le Covid-19 menace les créateurs d’une perte de revenus à long terme, de graves préjudices aux économies et aux emplois et d’une catastrophe pour les communautés fondées sur la culture et les arts.
Dans ce contexte, des acteurs du secteur se sont portés volontaires pour réaliser une étude permettant de faire une première estimation indicative et non exhaustive de l'impact financier de cette crise sur ce secteur en Nouvelle-Calédonie. Pour faciliter cette démarche, le Poemart, structure associative œuvrant à la professionnalisation des artistes et ayant également pour mission d’être un centre de ressources, a recueilli ces données pour les traiter. Il en ressort un rapport chiffré qui met en évidence la mise à terre d’un secteur déjà lourdement impacté par le désengagement des moyens publics ces dernières années.
Un désengagement qui nous apparait comme la conséquence :
- d’un désintérêt général des politiques du pays pour le secteur de la culture ;
- d’une absence de visibilité de la réalité sociologique et économique du secteur ;
- du manque d’unité et de visibilité des acteurs eux-mêmes et de leurs actions ;
- d’un déficit de dialogue du secteur avec la société civile et coutumière dans son ensemble…
Tous ces manques ont conduit à une sous-estimation de la culture dans les enjeux sociétaux qui lui sont associés : identitaires, éducatifs, sociaux (intégration, cohésion, mieux vivre), sanitaires, environnementaux, économiques, touristiques, …).
Aujourd’hui, la crise actuelle ne fait que mettre en évidence et amplifier de manière radicale ce qui était en cours : le délitement de tout un secteur d’activité dans le pays.
Et il est maintenant urgent de mettre en œuvre une mission de sauvegarde du secteur culturel, pilotée par une cellule de crise indépendante et à même d’impliquer l’ensemble des acteurs du public et du privé concernés par toutes ces synergies. Face à cette crise majeure, plusieurs structures culturelles, signataires de ce courrier, se regroupent et se fédèrent pour soutenir les artistes et les métiers connexes œuvrant à la réalisation de projets artistiques (techniciens, producteurs, administrateurs de compagnie, managers, commissaire d’exposition, …). Ce regroupement a pour finalité de contribuer à l'élaboration de politiques efficaces en partenariat avec les institutions et notamment le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, ces structures culturelles souhaitent voir la mise en place de toute urgence de cette cellule de crise et en être reconnus comme les acteurs principaux pour ainsi constituer une interface de coordination entre les professionnels privés du secteur et les diverses institutions compétentes. Pour se faire, nous avons d’ores et déjà listé des mesures indispensables à la survie de ces professionnels. Voici leur exposé par ordre chronologique :
À très court terme - effectives dans un mois :
- En direction des individus : la mise en place d’aides financières exceptionnelles d’urgence et adaptées au secteur artistique et à l’irrégularité des revenus des artistes. En effet, il semblerait que les dispositifs d’aide de l’État et des Provinces soient calculés et accordés en comparaison des revenus de mars 2019, or la périodicité des revenus des artistes diffèrent d’année en année selon les différents projets sur lesquels ils interviennent ;
- En direction des porteurs de projets : l’engagement immédiat des crédits de toutes les subventions (Gouvernement et Provinces) aux associations culturelles et artistiques pour les projets déjà instruits et/ ou votés afin qu’elles soient payées en urgence ;
- Le maintien des achats de contenus artistiques liés aux évènements annulés ;
- La mise en place d’un plan d’actions adaptées au contexte de sortie de crise et tenant compte des conditions sanitaires limitatives, visant à soutenir le secteur comme par exemple :
· la diffusion de projets artistiques hors les murs,
· la programmation d’interventions culturelles et artistiques (ateliers, cours, stages, …),
· la promotion et l’achat de contenus audiovisuels, numériques ou d’œuvres…
Il ne s’agit pas de mendicité mais bien de permettre à ce secteur une reprise immédiate de son activité.
À court terme - effectives avant août 2020 :
- La révision du dispositif porté par la Case des Artistes dont le mode de fonctionnement actuel ne permet qu’à seulement une trentaine d’artistes d’en profiter. Un mode de fonctionnement qui par ailleurs rend le dispositif très coûteux au regard du nombre limité de bénéficiaires ;
- La Copie Privée et autres droits et redevances à mettre en œuvre, un dispositif permettant de créer notamment un fond d’aide qui aurait été d’un grand secours dans la situation actuelle. Ce dossier est en attente depuis plus de 10 ans ;
- La synthèse des Assises de la Culture qui se sont déroulées en mars 2019 afin de poursuivre un dialogue sur les réformes vitales pour le secteur.
Par la suite - mesures effectives début 2021 :
Nous souhaitons que cette mission de sauvetage se prolonge avec la mise en place d’un Comité de pilotage afin de créer l’opportunité d’une nouvelle gouvernance partagée entre les acteurs publics et les acteurs de la société civile dans son ensemble… Nous ne manquerons pas de proposer des solutions tenant compte de la réalité du terrain.
Enfin, il nous tient à cœur de rappeler que depuis Mélanésia 2000 jusqu’au transfert de la compétence culturelle en 1988 aux Provinces avec les Accords de Matignon-Oudinot, la culture est au cœur d’un projet d’émancipation et de mieux vivre en Nouvelle-Calédonie. De plus nous considérons que la culture et les arts sont parmi les fondements incontournables du développement humain et économique de la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui, et qu’ils constituent plus particulièrement un enjeu majeur dans sa recherche d’un destin commun partagé par ses populations.
La culture est donc à nos yeux au cœur des solutions en réponse à cette crise du Covid 19 car elle est un besoin fondamental pour notre société. Si cette crise a transformé nos consciences et notre façon de concevoir le monde, elle nous pousse aussi à réfléchir sur un nouveau modèle de société. Une belle perspective dans laquelle la culture a un rôle fondamental à jouer.
Signataires :
La SACENC (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Nouvelle-Calédonie,
Le Mouv Nouméa NC
L’ADAMIC (Association pour le Développement des Arts et du Mécénat Industriel et Commercial)
Le Chapitô de Nouvelle-Calédonie
Le Théâtre de l’Île
Le Poemart (Pôle d’Export de la Musique et des Arts de Nouvelle-Calédonie)
La F.O.L (Fédération des Œuvres Laïques de Nouvelle-Calédonie)
Le Covid-19 menace les créateurs d’une perte de revenus à long terme, de graves préjudices aux économies et aux emplois et d’une catastrophe pour les communautés fondées sur la culture et les arts.
Dans ce contexte, des acteurs du secteur se sont portés volontaires pour réaliser une étude permettant de faire une première estimation indicative et non exhaustive de l'impact financier de cette crise sur ce secteur en Nouvelle-Calédonie. Pour faciliter cette démarche, le Poemart, structure associative œuvrant à la professionnalisation des artistes et ayant également pour mission d’être un centre de ressources, a recueilli ces données pour les traiter. Il en ressort un rapport chiffré qui met en évidence la mise à terre d’un secteur déjà lourdement impacté par le désengagement des moyens publics ces dernières années.
Un désengagement qui nous apparait comme la conséquence :
- d’un désintérêt général des politiques du pays pour le secteur de la culture ;
- d’une absence de visibilité de la réalité sociologique et économique du secteur ;
- du manque d’unité et de visibilité des acteurs eux-mêmes et de leurs actions ;
- d’un déficit de dialogue du secteur avec la société civile et coutumière dans son ensemble…
Tous ces manques ont conduit à une sous-estimation de la culture dans les enjeux sociétaux qui lui sont associés : identitaires, éducatifs, sociaux (intégration, cohésion, mieux vivre), sanitaires, environnementaux, économiques, touristiques, …).
Aujourd’hui, la crise actuelle ne fait que mettre en évidence et amplifier de manière radicale ce qui était en cours : le délitement de tout un secteur d’activité dans le pays.
Et il est maintenant urgent de mettre en œuvre une mission de sauvegarde du secteur culturel, pilotée par une cellule de crise indépendante et à même d’impliquer l’ensemble des acteurs du public et du privé concernés par toutes ces synergies. Face à cette crise majeure, plusieurs structures culturelles, signataires de ce courrier, se regroupent et se fédèrent pour soutenir les artistes et les métiers connexes œuvrant à la réalisation de projets artistiques (techniciens, producteurs, administrateurs de compagnie, managers, commissaire d’exposition, …). Ce regroupement a pour finalité de contribuer à l'élaboration de politiques efficaces en partenariat avec les institutions et notamment le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, ces structures culturelles souhaitent voir la mise en place de toute urgence de cette cellule de crise et en être reconnus comme les acteurs principaux pour ainsi constituer une interface de coordination entre les professionnels privés du secteur et les diverses institutions compétentes. Pour se faire, nous avons d’ores et déjà listé des mesures indispensables à la survie de ces professionnels. Voici leur exposé par ordre chronologique :
À très court terme - effectives dans un mois :
- En direction des individus : la mise en place d’aides financières exceptionnelles d’urgence et adaptées au secteur artistique et à l’irrégularité des revenus des artistes. En effet, il semblerait que les dispositifs d’aide de l’État et des Provinces soient calculés et accordés en comparaison des revenus de mars 2019, or la périodicité des revenus des artistes diffèrent d’année en année selon les différents projets sur lesquels ils interviennent ;
- En direction des porteurs de projets : l’engagement immédiat des crédits de toutes les subventions (Gouvernement et Provinces) aux associations culturelles et artistiques pour les projets déjà instruits et/ ou votés afin qu’elles soient payées en urgence ;
- Le maintien des achats de contenus artistiques liés aux évènements annulés ;
- La mise en place d’un plan d’actions adaptées au contexte de sortie de crise et tenant compte des conditions sanitaires limitatives, visant à soutenir le secteur comme par exemple :
· la diffusion de projets artistiques hors les murs,
· la programmation d’interventions culturelles et artistiques (ateliers, cours, stages, …),
· la promotion et l’achat de contenus audiovisuels, numériques ou d’œuvres…
Il ne s’agit pas de mendicité mais bien de permettre à ce secteur une reprise immédiate de son activité.
À court terme - effectives avant août 2020 :
- La révision du dispositif porté par la Case des Artistes dont le mode de fonctionnement actuel ne permet qu’à seulement une trentaine d’artistes d’en profiter. Un mode de fonctionnement qui par ailleurs rend le dispositif très coûteux au regard du nombre limité de bénéficiaires ;
- La Copie Privée et autres droits et redevances à mettre en œuvre, un dispositif permettant de créer notamment un fond d’aide qui aurait été d’un grand secours dans la situation actuelle. Ce dossier est en attente depuis plus de 10 ans ;
- La synthèse des Assises de la Culture qui se sont déroulées en mars 2019 afin de poursuivre un dialogue sur les réformes vitales pour le secteur.
Par la suite - mesures effectives début 2021 :
Nous souhaitons que cette mission de sauvetage se prolonge avec la mise en place d’un Comité de pilotage afin de créer l’opportunité d’une nouvelle gouvernance partagée entre les acteurs publics et les acteurs de la société civile dans son ensemble… Nous ne manquerons pas de proposer des solutions tenant compte de la réalité du terrain.
Enfin, il nous tient à cœur de rappeler que depuis Mélanésia 2000 jusqu’au transfert de la compétence culturelle en 1988 aux Provinces avec les Accords de Matignon-Oudinot, la culture est au cœur d’un projet d’émancipation et de mieux vivre en Nouvelle-Calédonie. De plus nous considérons que la culture et les arts sont parmi les fondements incontournables du développement humain et économique de la Nouvelle-Calédonie d’aujourd’hui, et qu’ils constituent plus particulièrement un enjeu majeur dans sa recherche d’un destin commun partagé par ses populations.
La culture est donc à nos yeux au cœur des solutions en réponse à cette crise du Covid 19 car elle est un besoin fondamental pour notre société. Si cette crise a transformé nos consciences et notre façon de concevoir le monde, elle nous pousse aussi à réfléchir sur un nouveau modèle de société. Une belle perspective dans laquelle la culture a un rôle fondamental à jouer.
Signataires :
La SACENC (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Nouvelle-Calédonie,
Le Mouv Nouméa NC
L’ADAMIC (Association pour le Développement des Arts et du Mécénat Industriel et Commercial)
Le Chapitô de Nouvelle-Calédonie
Le Théâtre de l’Île
Le Poemart (Pôle d’Export de la Musique et des Arts de Nouvelle-Calédonie)
La F.O.L (Fédération des Œuvres Laïques de Nouvelle-Calédonie)
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